Quand Brandon, homme d’affaires fortuné rencontre Sally, jeune pâtissière au grand cœur de la petite ville de Snowflake City, c’est le coup de foudre … à Noël. Une histoire que vous avez certainement vu et revu et pourtant la formule fonctionne toujours aussi bien. Pourquoi un tel succès ?
Une recette bien rodée
Un Noël sans téléfilms c’est comme un Noël sans sapin, c’est impensable. Depuis les années 90, en période des fêtes, impossible d’y échapper, ils inondent nos petits écrans, qu’on les aime ou qu’on les déteste… Purs produits américains, ils obéissent à des codes bien précis : petit budget, acteurs en fin de carrière, décor traditionnel enneigé, scénario stéréotypé et romance à l’eau de rose. Autant d’ingrédients incontournables pour concocter le téléfilm kitsch par excellence.
Si l’on connaît d’avance la fin : un baiser sous les flocons et un joyeux Noël triomphant , ces fictions ne cherchent pas à surprendre. Dans une société où les mauvaises nouvelles n’en finissent plus, la popularité de ce genre télévisuel ne tient rien au hasard et réside dans leur capacité à offrir une bulle de réconfort dans une période glaciale et parfois morose.
Un succès intergénérationnel
Si chaque hiver c’est toujours le même refrain, cette industrie peut compter sur un public fidèle ne ratant jamais son rendez-vous quotidien. Outils précieux pour capter les audiences , ils arrivent en masse sur les écrans dès que les feuilles tombent à l’automne, et leur succès ne faiblit pas. Lundi 14 octobre, le premier téléfilm de l’année « Mon conte de fée de Noël » était diffusé sur TF1 attirant plus d’un million de téléspectateurs, dont 32% de part d’audiences ciblés sur les femmes responsables des achats de moins de 50 ans, anciennement surnommés les « ménagères ».
Un succès allant à l’encontre des clichés qui séduit désormais les plus jeunes générations : 47% de part d’audiences sont les téléspectateurs âgés de 15 à 34 ans, toujours selon les chiffres annoncés par la première chaîne de France. Programmés en continu, ils permettent aujourd’hui aux diffuseurs d’obtenir entre 200 000 et 250 000 euros de revenus publicitaires contre environ 150 000 euros en production. Un business prisé, que les acteurs du secteur ne sont pas prêts de quitter.
Quand les plateformes de streaming investissent dans Noël
Les géants de la vidéo à la demande ont également offert un second souffle à ce genre longtemps passé au second plan. Une affaire plus que rentable pour les groupes Netflix ou Amazon Prime qui leur permet d’étoffer un catalogue saisonnier déjà bien fourni tout s’assurant d’un succès mondial. Investissant dans des productions originales, Netflix se désigne comme le grand patron du téléfilm de Noël offrant depuis plusieurs années une multitude de films et séries mettant en vedette d’anciennes stars de cinéma. En 2022, c’est Lindsay Lohan, figure emblématique des années 2000, qui a fait son grand retour dans « Noël tombe à pic », consolidant ainsi l’attrait de la plateforme pour ce genre populaire. Si le téléfilm de Noël a longtemps été un genre considéré comme léger et éphémère, il est aujourd’hui un produit bien structuré, qui génère des bénéfices colossaux pour ses créateurs et diffuseurs.
Alors, pathétique ou romantique ? À vous d’en juger, mais ce qui est certain c’est que d’ici le 24 décembre, vous ne pourrez échapper à Brandon et Sally !