Plus

    Derniers articles

    Comment la gaufre se renouvelle ?

    Si vous croisez un touriste à bruxelles, il y...

    L’épicerie lilloise DETAIL repense le travail dans le détail

    Ouverte depuis mars dernier, l’épicerie DETAIL, située dans la...

    À la décou­verte de l’ARBS, ency­clo­pé­die des manuels scolaires

    L’association de distribution de livres scolaires prépare la rentrée ...

    L’île de Mílos : quand le tourisme a‑Grèce la biodiversité

    Sur les cartes postales, Milos brille comme un joyau des Cyclades. Falaises de craie, criques turquoise, silence éclatant. Mais derrière cette beauté presque irréelle, l’île grecque suffoque lentement sous le poids d’un tourisme devenu enva­his­sant. Ici, la ruée vers les hôtels de luxe menace un équilibre naturel et culturel vieux de plusieurs millénaires.

    Sarakiniko, la plage lunaire en danger

    C’est une victoire sym­bo­lique, mais fragile. En septembre dernier, les autorités locales ont rejeté un projet hôtelier de luxe à proximité de la célèbre plage de Sarakiniko, surnommée « la plage de la lune » pour ses roches blanches sculptées par le vent. Le projet prévoyait la construc­tion d’un complexe cinq étoiles, piscine à débor­de­ment et spa, sur un terrain semi-protégé.

    Le conseil municipal, soutenu par des habitants et des asso­cia­tions envi­ron­ne­men­tales, a estimé que le chantier « com­pro­met­trait la bio­di­ver­sité et la pré­ser­va­tion du paysage naturel ». Une décision saluée par les défen­seurs de l’île, mais qui ne cache qu’une partie du problème. « On a gagné une bataille, pas la guerre », soupire Yannis, 50 ans, natif de Milos et pro­prié­taire du principal club de plongée de l’île. « Chaque année, de nouveaux inves­tis­seurs arrivent, séduits par l’idée de trans­for­mer Milos en une nouvelle Santorin. Mais notre île n’est pas faite pour accueillir des milliers de visiteurs à la fois. »

    Sarakiniko, surnommée « la plage de la lune ». ©Maxence Brillant

    Un paradis sous pression

    Depuis la pandémie, Milos a connu une explosion du tourisme. Entre 2019 et 2024, la fré­quen­ta­tion a augmenté de plus de 60 %. Les infra­struc­tures, elles, n’ont pas suivi : routes saturées, déchets mal gérés, nappes phréa­tiques fragilisées.

    Sous la mer, les coraux blan­chissent. Sur terre, les dunes s’érodent. Et dans les ruelles des petits villages comme Pollonia ou Plaka, les habitants craignent de voir dis­pa­raître l’âme de leur île.« On voit des gens qui construisent sans permis, qui bétonnent les falaises pour ouvrir des villas avec vue, raconte Yannis. La mer, ici, c’est notre vie. Mais si elle devient une mar­chan­dise, on perd tout. »

    Un tourisme qui consomme plus qu’il ne découvre

    L’essor des réseaux sociaux n’a rien arrangé. Sarakiniko est devenue une star d’Instagram, attirant des milliers de visiteurs chaque jour en haute saison. Peu prennent le temps d’explorer le reste de l’île, de com­prendre son histoire minière, sa faune unique ou ses grottes sous-​marines.« Certains viennent, prennent une photo, repartent. C’est le tourisme du clic, pas celui du cœur », déplore Yannis.

    Pour lui, le salut passe par une autre manière de voyager. Depuis dix ans, il organise des excur­sions de plongée éco­res­pon­sables : petits groupes, zones non protégées, sen­si­bi­li­sa­tion à la bio­di­ver­sité marine. Son club collabore désormais avec des bio­lo­gistes marins pour étudier les impacts du réchauf­fe­ment cli­ma­tique sur les fonds marins de Milos.

    Un modèle à repenser

    Les autorités locales ont promis de mieux encadrer les construc­tions hôte­lières et de renforcer les contrôles. Mais face à la pression des inves­tis­seurs étrangers, la tâche s’annonce her­cu­léenne.« Les grands groupes parlent d’é­co­tou­risme juste parce qu’ils plantent trois oliviers à côté de leur piscine, ironise Yannis. Ce n’est pas ça, la dura­bi­lité. La vraie, c’est de vivre avec la nature, pas de la consommer. »

    À Milos, les habitants oscillent entre fierté et inquié­tude. Fierté d’appartenir à une île au patri­moine excep­tion­nel, inquié­tude de voir ce trésor s’éroder sous les pas d’un tourisme de masse.

    Un jour, peut-​être, Milos deviendra un modèle de tourisme durable. En attendant, ses défen­seurs comme Yannis conti­nuent de protester et d’espérer.« On ne veut pas interdire aux gens de venir, conclut-​il. On veut juste qu’ils com­prennent ce qu’ils voient. Milos, ce n’est pas un décor. C’est un être vivant. »

    LE VIN CHAUD, STAR DES FÊTES ?

    En pleine période de fêtes de fin d’année, vous...

    Téléfilms de Noël : le pari gagnant

    « Prêts à fondre devant nos belles histoires de...

    LES TRADITIONS DE NOËL LES PLUS… ÉTRANGES !

    Si nous sommes habitués à décorer un sapin, manger...

    Contrepoint n°42

    Le football américain gagne du terrain sur les campus français

    Ces dernières années, les sports américains connaissent un véritable essor en France. Cette dynamique se ressent particulièrement dans les universités où les équipes se...

    Donald Trump contre Zohran Mamdani : qui tient vraiment les rênes de New York ?

    Au cœur de Manhattan, un vent de fronde souffle jusqu’à Washington. En élisant ce mardi Zohran Mamdani, nouvelle figure du Parti démocrate et farouche...

    La détention à per­pé­tuité chez nos voisins

    La plupart des pays européens prévoient une  peine à perpétuité, mais seuls quelques-uns ne permettent réellement aucune libération. Dans la majorité des cas, un...