Trente centimes de moins par litre de carburant depuis le 1er septembre. Le gouvernement tente d’apporter du soutien aux Français dans un contexte inflationniste. À la pompe, les Lillois sont nombreux mais mitigés quant à la mesure.
Vingt-cinq degrés à la pompe. Il est midi. En ce 1er septembre, à Lille, une des sorties du rond-point porte des Postes bouchonne. Au touche-à-touche, plus d’une vingtaine d’automobilistes et un motard patientent devant les dix pompes à essence disponibles dans cette station-service TotalEnergie.
La plupart ont entendu la nouvelle aux informations du matin : à partir d’aujourd’hui, la remise à la pompe sur les carburants passe à 30 centimes le litre contre 18 centimes auparavant. Elle baissera ensuite à 10 centimes en novembre-décembre. Mais cette réduction de l’Etat ne convainc pas totalement.
Pari réussi pour Bercy ?
« C’est déjà un premier geste assez intéressant. Après le prix reste élevé quand même par rapport à ce qu’on a connu avant », commente Victor, trentenaire. Guillaume, motard est lui aussi très mesuré : « On fait le plein, parce qu’on doit faire le plein. Après, c’est sûr, c’est mieux quand il y a une bonne tarification ».
Il faut dire que nombre d’entre eux n’ont pas choisi cette station service du boulevard Victor Hugo par hasard. En ce jour de rentrée, TotalEnergie lance une opération commerciale de 20 centimes de ristourne par litre de carburant cumulable au rabais gouvernemental. Pour Bercy, le pari est réussi : le prix du gasoil est légèrement au-dessus des 1,50 euros du litre. Et la station TotalEnergie ne désemplit pas depuis ce matin comme le confirme le gérant.
La ristourne de Total ne plaît pas aux autres pompistes !
La remise supplémentaire de 20 centimes instaurée par Total pour les deux mois à venir poserait un « problème d’équité de marché », selon Francis Pousse, président de la section stations-services du syndicat Mobilians, au micro de France-Info. D’après son bilan annuel, l’entreprise Total distribue son pétrole à plus de 3 700 stations-service sur les 11 000 au total en France. Ce rabais risquerait donc de faire perdre des clients à de nombreuses petites stations-services déjà fragilisées par le Covid-19. Et pas que… Les grands distributeurs fournis par le raffineur français sont aussi exclus de la fameuse promotion, comme l’a dénoncé, Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des magasins E. Leclerc.