La cocaïne est la deuxième drogue la plus consommée en Europe. La France en est l’une des zones de transit de par sa situation géographique. Bilan de la situation dans l’hexagone ainsi que dans la métropole lilloise.
Selon le dernier rapport de l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies, environ 83,4 millions d’adultes de l’Union européenne auraient déjà consommé une drogue en 2022. Au cours de l’année écoulée, 3,5 millions ont consommé de la cocaïne, 2,6 millions de la MDMA et 2 millions des amphétamines. Environ un million d’Européens ont consommé de l’héroïne ou un autre opioïde illicite. Siégeant en deuxième place sur le podium des drogues les plus consommées en Europe, la cocaïne ne cesse de gagner du terrain. Sa production mondiale a doublé entre 2014 et 2020, pour atteindre le niveau record de 1982 tonnes produites cette année-là. En France, une étude a estimé que le nombre de personnes consommant du crack dans le pays était passé de 10 000 en 2010, à 42 800 en 2019. Les saisies de cette drogue sur le territoire se sont élevées à 26,5 tonnes en 2021, soit le double de l’année précédente.
Le carrefour de la drogue
La région lilloise étant située en zone frontalière et traversée par de nombreux axes autoroutiers, maritimes et ferroviaires, elle constitue un véritable carrefour européen en matière de trafics de stupéfiants. Selon le bilan CNRS de l’Université de Paris-Sud basé sur l’analyse d’échantillons d’eaux usées, Lille serait la capitale européenne de la consommation de cocaïne et de cannabis. En moyenne, la consommation de poudre blanche serait de 130 mg par jour pour un millier d’habitants en France. Dans la métropole, elle oscille entre 1409 mg et 2434 mg par jour pour la même population. En ce qui concerne le cannabis, les Lillois en consomment cinq fois plus que la prétendue capitale européenne, Amsterdam.
La voie fumée reste le mode de consommation le plus répandu, mais les cas d’injections sont bien présents, surtout pour les personnes précaires. « Les usagers d’héroïne observés par le dispositif Tendance Récentes et Nouvelles Drogues (TREND) à Lille sont très souvent en situation de grande précarité, sans emploi et sans logement », peut-on lire dans le dernier rapport de l’Observatoire français des drogues et toxicomanies sur les tendances récentes et nouvelles drogues à Lille. La drogue, de par son côté additif, est très difficile à vaincre. Gaëtan, 50 ans, en fait l’expérience : « Quand tu ressens le manque, t’as qu’une envie, c’est de retourner vers le produit. Il n’y a aucune échappatoire. J’arrive parfois à tenir deux-trois jours pour adapter mon corps à en prendre le moins possible, mais après j’y retourne, c’est trop dur ».