Plus

    Derniers articles

    La troisième édition du Lillarious festival a démarré samedi

    Fort de son succès des deux années précédentes, le...

    L’Université Catholique de Lille vous ouvre ses portes

    Ce samedi 16 mars auront lieu les Portes ouvertes...

    Lille Art up célèbre ses 15 ans

    Lille Art Up, la foire d’art contemporain, attend plus...

    « On est han­di­ca­pés, oui, mais on sait faire aussi ». L’ESAT, un éta­blis­se­ment qui professionnalise

    Dans l’é­ta­blis­se­ment et services d’ac­com­pa­gne­ment par le travail (ESAT) d’Hallenes-​lez-​Haubourdin, soixante-​quinze tra­vailleurs mettent la main à la pâte : espaces verts, condi­tion­ne­ment de produits, logis­tique… Pas assez reconnue, la cause du handicap peine à se faire entendre.

    8h30 du matin, Laëtitia dit bonjour à ses collègues. L’ambiance est convi­viale, le café est chaud et le tablier enfilé. Direction l’atelier de travail numéro 2. Ici, entre les murs de l’ESAT d’Hallenes-lez-Haubourdin, on trouve quatre ateliers dans lesquels sont répartis 56 tra­vailleurs en situation de handicap. Pourvus d’un but médico-​social, ces éta­blis­se­ments réunissent plus de 170 000 personnes en France. Laëtitia en fait partie, elle est mal­voyante. Pourtant, ses mains entourent ins­tinc­ti­ve­ment les noeuds rouges autour du cou d’une armée de pères Noël en chocolat. « On commence main­te­nant, parce que Noël approche, il faut pas se laisser déborder ! », confie Laëtitia, grand sourire. Les pères Noël seront ensuite traités par la logis­tique, puis livrés à des pres­ta­taires, comme des grandes surfaces. « C’est moi qui m’occupe de la livraison », s’enorgueillit Jean-​Marie. Il a passé son permis de conduire grâce au « soutien », un module encadré par plusieurs moniteurs. « Ça leur permet de mener à bien des projets, d’avoir une ligne direc­trice car ils sont parfois un peu épar­pillés. Ils ont besoin d’accompagnement, de sûreté », détaille Emilie Mroczkowski, res­pon­sable de site de pro­duc­tion à Hallenes.

    « Une majorité de personnes ne sait pas ce qu’il se passe ici »

    A l’annonce du reportage, Céline Camerlyncke, direc­trice des ESAT d’Hallenes et de Wambrechies, confie son vif enthou­siasme : « Figurez-​vous qu’on ne s’in­té­resse pas vraiment aux ESAT. On a quelques demandes de presse, mais le handicap est loin d’être une priorité. » L’absence d’un ministère dédié aux personnes han­di­ca­pées dans le nouveau gou­ver­ne­ment a provoqué de nom­breuses réactions. « Entre-​temps, les Paralympiques sont passés par là, il y a eu aussi le film ”Un p’tit truc en plus“ qui a changé pas mal de men­ta­li­tés », reconnaît la direc­trice. Selon le Ministère de la Santé et de la Prévention, la popu­la­tion han­di­ca­pée repré­sente 12 millions de personnes en France. En septembre dernier, c’est fina­le­ment la nordiste Charlotte-​Parmentier Lecocq qui a été promue ministre déléguée au Handicap, faisant de l’in­ser­tion pro­fes­sion­nelle une moti­va­tion majeure. Emilie Mroczkowski déplore le manque de visi­bi­lité des ESAT « dont le travail n’est pas assez valorisé ». « Une majorité de personnes ne sait pas ce qu’il se passe ici. Même si je ne peux pas dire que c’est facile tous les jours, ils tra­vaillent bien et sont très conscien­cieux. »

    L’équipe des espaces verts est encadrée par Eric (au milieu), il accom­pagne les tra­vailleurs durant leur parcours pro­fes­sion­nel. © Ruben Penet

    Aucun d’eux n’est salarié, mais ont statut hybride, critiqué par l’Association France handicap. La rému­né­ra­tion de ces tra­vailleurs atteint en moyenne 60 % du SMIC. « On est han­di­ca­pés, oui, mais on sait faire aussi ! «, s’empressèrent de souligner Martin. Gants de jardinage usés par plusieurs années de coupe-​bordures et de tonte, son domaine de pré­di­lec­tion, ce sont les espaces verts. « J’ai presque toujours connu l’ESAT, résume-​t-​il. J’aime tra­vailler dehors, ça permet plus de liberté que les ateliers. » Parlant de liberté, Martin aimerait quitter l’ESAT. « Mais pour aller où et faire quoi ? J’ai besoin d’argent, je ne suis pas sûr qu’on me prenne à l’ex­té­rieur. Les gens ont encore peur du handicap. » Après une pause impro­vi­sée sous un saule pleureur, « l’équipe des espaces verts » reprend du service sous une fine pluie. « On est une bonne équipe, il y a une bonne ambiance. Franchement, on n’a pas à se plaindre », conclut Eric, le moniteur.

    Taxe « anti-​vape » : Des com­mer­çant inquiets

    Intégré au projet du budget de l’Etat, un amendement...

    Drogue : La justice est passée mais les tra­fi­quants sont toujours là

    Au début du mois, le tribunal de Lille a...

    À la rencontre de ces Lillois qui sou­tiennent la Palestine et le Liban

    Depuis un an, et les conséquences de l’attaque du...

    Contrepoint n°31

    Taxe « anti-​vape » : Des com­mer­çant inquiets

    Intégré au projet du budget de l’Etat, un amendement prévoit la création d’une fiscalité sur les produits de la cigarette électronique. Une situation qui ne...

    Drogue : La justice est passée mais les tra­fi­quants sont toujours là

    Au début du mois, le tribunal de Lille a condamné à des peines d’emprisonnement ferme des trafiquants interpellés en 2022, dans l’affaire dite de...

    À la rencontre de ces Lillois qui sou­tiennent la Palestine et le Liban

    Depuis un an, et les conséquences de l’attaque du 7 octobre contre Israël, l’antenne Nord de l’Association France Palestine Solidarité intensifie ses actions pour...