Alors que la crise climatique bouleverse nos certitudes et nos modes de vie, un débat passionné anime les jeunes générations engagées : faut-il renoncer à avoir des enfants pour préserver la planète ? De plus en plus de jeunes écolos font ce choix radical. Deux journalistes engagées, Salomé Saqué et Charlotte Meyer, partagent leurs visions contrastées sur ce sujet sensible.
Le renoncement comme acte militant
Salomé Saqué, journaliste et autrice du livre Sois jeune et tais-toi, fait partie de celles qui ont choisi de ne pas avoir d’enfants, un choix qu’elle revendique haut et fort. Pour elle, l’urgence climatique impose de repenser nos priorités. « J’ai pris conscience que le mode de vie que nous avons aujourd’hui n’est pas soutenable. Rajouter une vie sur une planète déjà exsangue me semble incompatible avec mes valeurs écologiques », explique-t-elle.
Dans son ouvrage, elle décrit les pressions sociales auxquelles elle fait face en tant que jeune femme, souvent sommée de justifier ce choix. « Ne pas vouloir d’enfants est encore vu comme une anomalie, mais je crois profondément que c’est un acte d’amour envers la planète. » Salomé Saqué voit dans cette décision un moyen de remettre en question un modèle sociétal qu’elle juge insoutenable.
Allier écologie et maternité : une autre voie possible
À l’opposé de cette position, Charlotte Meyer, journaliste et autrice de Les enfants de l’apocalypse : faire des mômes n’empêche pas d’être écolo, défend l’idée qu’avoir des enfants et être écologiste ne sont pas incompatibles. Elle plaide pour une maternité consciente et engagée. « Faire des enfants, c’est aussi croire en un futur et vouloir transmettre des valeurs qui pourront contribuer à changer le monde », affirme-t-elle.
Charlotte Meyer invite à repenser la parentalité dans un cadre écologique : réduire son empreinte carbone, consommer de manière responsable, et élever des enfants sensibilisés à l’environnement. « Renoncer à la maternité peut être un choix respectable, mais cela ne doit pas devenir une norme morale imposée aux femmes. Chacune doit pouvoir trouver sa voie dans ce débat. »
Des jeunes soucieux de leurs choix
Au-delà des discours médiatiques, la question fait aussi débat parmi les étudiants. Margot, 21 ans, étudiante en médecine, partage son dilemme : « Je me sens coupable à l’idée d’avoir des enfants, car je vois l’état du monde et les défis à venir. Mais en même temps, l’envie de transmettre une partie de moi est plus forte.» De son côté, Laetitia, 22 ans, étudiant en médiation culturelle, estime que la solution ne passe pas par le renoncement : « Je comprends ceux qui ne veulent pas d’enfants, mais je pense qu’on peut agir autrement pour l’écologie. On peut militer pour des politiques environnementales plus ambitieuses et assurer un avenir à nos enfants. »
Une question ouverte
Entre le choix radical de ne pas avoir d’enfants et celui de concilier maternité et écologie, les jeunes générations explorent des voies diverses, reflétant la complexité des enjeux climatiques et sociaux. Ce débat soulève une question fondamentale : comment trouver un équilibre entre nos aspirations personnelles et la responsabilité que nous avons envers la planète ? Ce qui est certain, c’est que cette réflexion ne cesse de gagner en importance à mesure que l’urgence climatique s’intensifie.