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    Sainte-​Soline : méga bassine et méga violence

    Depuis janvier dernier, la France connaît de nombreux mou­ve­ments de grève concer­nant la réforme des retraites. Ce week-​end, à Sainte-​Soline, un mouvement d’un autre genre s’est déroulé. Déjà présent en octobre dernier, des mani­fes­tants étaient sur place afin de défendre une cause : la présence de méga bassine. Mais qu’est-ce que c’est qu’une méga-​bassine ? 

    Pour résumer, c’est un grand réservoir retenant l’eau. Elles sont construites en creusant dans un champ, pour faire simple, c’est un cratère entouré d’une butte com­pa­rable à une sorte de piscine de mauvaise qualité. On les appelle « méga » bassine parce qu’elles s’étendent sur des espaces plus grands que des bassines tra­di­tion­nelles. Pour être plus clair, c’est 10 hectares pour 700 000 mètres cube d’eau et à Sainte-​Soline, il est prévu d’en construire 16, soit 6 millions de mètres cube au total, l’équivalent de plus de 1 500 piscines olym­piques. Seulement, elles ne sont pas bien accueillies par les militants sur place qui militent contre le projet depuis main­te­nant des mois. Que ça soit sur le plan éco­lo­gique et politique, le projet ne serait pas adapté à l’urgence cli­ma­tique. Ils y voient dif­fé­rents points dérangeants :

    • Un risque évident d’accaparement de la ressource de l’eau au profit de l’agriculture intensive et donc, en dépit de l’agriculture locale qui est plus res­pec­tueuse de la planète.

    • Une certaine nécessité de l’eau, un bien commun qui risque de devenir de plus en plus rare, au vu du réchauf­fe­ment cli­ma­tique évident. 

    • Enfin, l’installation des mégas bassines encourage l’installation de cultures gour­mandes en eau autour de cette zone, alors même que nous sommes en pleine tran­si­tion écologique.

    Il y a donc un enjeu en vue du bien commun et du bien de notre planète qui va à l’en­contre des grands projets qui ne prennent pas en compte la tran­si­tion écologique.

    Des affron­te­ments d’une violence inédite

    Des policiers en quad au milieu de champs, armés et protégés par des casques et tout un attirail de pro­tec­tion afin de ne pas se blesser. Face à eux, un regrou­pe­ment de pas moins de 6 000 mani­fes­tants selon les autorités, et 30 000 selon les orga­ni­sa­teurs. Pour leur part, pas de tenues mili­taires, du moins rien de sérieux comparé à ce qui leur fait face. Armés de débris à lancer et de masque chi­rur­gi­caux pour lutter au mieux contre les bombes lacry­mo­gènes, les matraques et les quads que les forces armées possèdent. Tout cela se déroule dans un espace vert très vaste, parfait pour accueillir des mégas-​bassines, mais aussi pour une scène de bataille digne des grands films de guerre. Des images pouvant s’apparenter à des images de guerre et où la loi du plus fort règne clai­re­ment. Plus de 3 000 forces de l’ordre ont été mobi­li­sées par les autorités, étant donné une inter­dic­tion de la mani­fes­ta­tion. Depuis les évè­ne­ments d’octobre dernier, qualifié par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, « d’écoterrorisme », la méfiance à l’égard des mani­fes­tants s’est renforcée. Le but pour les mani­fes­tants est « d’approcher et d’encercler la bassine pour faire stopper le chantier », a affirmé à l’AFP au début du ras­sem­ble­ment, un membre du collectif des Soulèvements de la Terre. Pour lui et les opposants qui le suivent, « ces réser­voirs de sub­sti­tu­tions sont devenus le symbole d’un combat pour l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie ». Seulement cette mani­fes­ta­tion pose une nouvelle fois des questions quant aux respects des droits de l’homme appliqué à la police. Ces affron­te­ments qui ont opposé les forces de l’ordre et les militants ont fait une qua­ran­taine de blessés, dont cinq en urgence absolue et deux dans le coma. 

    Les violences poli­cières en France de plus en plus observées

    Cette mani­fes­ta­tion interdite a donc été scrutée de prêt par la Ligue des droits de l’Homme. Leur mission est « d’observer le dis­po­si­tif de maintien de l’ordre », ils observent tous les faits et gestes des forces de l’ordre déployées à Sainte-​Soline. Ce samedi, c’était 18 bénévoles répartis en groupe de trois qui ont suivi la mobi­li­sa­tion anti-​bassines. Ils jugent selon deux critères, à savoir, si le recours à la force est pro­por­tionné et quelles sont les tech­niques employées. Dans le même temps, le Conseil de l’Europe s’alarme d’un usage excessif de la force en France, de manière générale. Dans le cas de Sainte-​Soline, c’est 4 000 grenades d’encerclement qui ont été utilisées. Alors que le ministre a assuré ce samedi lors d’une confé­rence de presse ne pas avoir utilisé d’arme de guerre. Pour autant, certains éléments du matériel utilisé sur place sont bel et bien réper­to­riées comme tel par le code de la sécurité inté­rieure. De plus, un enre­gis­tre­ment entre les forces de l’ordre et les secours prouve bel et bien, qu’il y a une certaine volonté de ne pas venir au secours des mani­fes­tants blessés sur place. Dans l’enregistrement, on peut entendre, un homme affirmer « On n’enverra pas d’hélico ou du moyen SMUR sur place, parce qu’on a ordre de ne pas en envoyer par les forces de l’ordre ». Alors même que selon la ligue de la pro­tec­tion des droits de l’homme, la situation s’était calmée depuis plus de 30 minutes. Il y a donc un réel problème quant à l’utilisation massive de la force de la part des forces armées contre les mani­fes­tants à Sainte-​Soline. Certes, le mot « force » se retrouve dans leur déno­mi­na­tion, pour autant, faut-​il en user au point de bafouer le respect des droits de l’homme et atteindre la vie d’autrui ? Quand bien même leur métier revient à l’origine à protéger la vie d’autrui, ces images remettent en question la pratique de leur pro­fes­sion. 

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