En compétition internationale à Séries Mania, le drame espagnol Querer a remporté le grand prix lors de la cérémonie de clôture ce vendredi 28 mars. Les premiers épisodes étaient diffusés en avant-première quelques jours plus tôt à Lille. Contrepoint était sur place.
Clap de fin sur cette semaine de festival qui aura réuni 108 000 sériphiles dans la métropole lilloise. Comme chaque année, le jury de la compétition internationale a remis le grand prix de Séries Mania lors de la cérémonie de clôture. Pour cette septième édition, c’est le drame espagnol Querer qui a triomphé. Cette mini-série de quatre épisodes explore l’implosion d’une famille après une révélation déchirante : au bout de trente ans de mariage, une femme décide de porter plainte contre son époux pour viols conjugaux.
Une réflexion sur le consentement
Porté par Nagore Aranburu dans le rôle de la mère, ce récit poignant aborde la question du consentement au sein du mariage, mais aussi la difficulté pour les victimes de se faire entendre. Mais Querer ne se limite pas à cette seule problématique : l’une des forces de la série réside dans le dilemme des deux fils du couple, tiraillés entre leurs parents.

Deux frères radicalement différents
Brillamment interprétés par Miguel Bernardeau et Iván Pellicer, tous deux révélés dans Élite (Netflix), les deux frères sont contraints de choisir entre croire leur mère ou soutenir leur père. « Mon personnage répète l’éducation stricte du père, alors que son frère Jon a le côté sensible de la mère », a analysé Miguel Bernardeau lors de la projection des deux premiers épisodes, jeudi 27 mars, au Nouveau Siècle. L’acteur incarne Aitor, l’aîné de la fratrie.
Le scénariste Eduard Sola a fait un choix délibéré en imaginant une famille composée uniquement de fils. Il s’en est expliqué lors de la projection lilloise : « Je voulais que ce soient des personnages masculins qui aient à changer leur mentalité sur une problématique qui touche généralement des femmes. »
« C’est le sujet de la série qui m’a attirée, confie Valentine qui est ressortie conquise de cette projection, c’est un sujet qui est très actuel avec le procès Mazan par exemple ». L’étudiante ajoute : « cette question touche tout le monde, peu importe la catégorie socio-professionnelle : dans Querer, on suit une famille aisée. »
Qui dit la vérité ?
Tout au long des épisodes, la mise en scène d’Alauda Ruiz de Azúa entretient le doute. Rien n’est visible à l’écran, si bien que le téléspectateur se retrouve à son tour confronté à l’incertitude : qui dit vrai ? Le père est-il coupable ? Comment personne n’a‑t-il rien vu pendant trente ans ? Et surtout, quel camp les deux frères choisiront-ils à l’approche du procès ? Si Querer est disponible depuis octobre en Espagne, il faudra patienter jusqu’à juin pour la sortie française de la série, sur Arte.