Humoriste, comédien, réalisateur… Les casquettes, Thomas Ngijol en a beaucoup. Le 22 novembre, il revêtira le parfait attirail du stand-upper : micro greffé à la main, assis comme pour se confier en toute intimité, soudainement debout comme pour surprendre… En fin de tournée, le Parisien donnera l’une de ses dernières représentations au Sébastopol, ce 22 novembre.
Les temps sont difficiles. En rire, c’est un art. Dangereuse frontière que de poser un regard lucide mêlé à un sourire malicieux sur des sujets clivants tels que le racisme, le sexisme, les violences policières, la France post-Covid… Thomas Njigol ne secoue pas le cocotier, il le frappe. Tout en établissant un délicieux parallèle entre la rudesse de « ces gens qui galèrent » et sa vie de « bobo », les récits qu’il conte prennent une tournure presque jubilatoire.
Référence à Rocky III
L’œil du tigre, cela vous dit quelque chose ? Même pas un air particulier ? En tout cas, Thomas Ngijol s’en souvient bien. Pas monté sur une scène depuis six ans, l’humoriste confie à La Voix Nord « prendre toujours un maximum de plaisir », qualifiant ce troisième spectacle de « défi » afin de se prouver qu’il avait encore de « belles heures dans le futur ». Un espèce de retour Case Départ. Le « boxeur » — surnom qu’on lui attribue en raison de ses sketchs comparables à des uppercuts — affectionne particulièrement le public lillois. Une réciprocité liant visiblement les deux, ou plutôt les trois ! Le Sébastopol est mis par l’artiste sur le podium des meilleures salles de France.
La substantifique moelle
Parler de soi ? Une vieille habitude. Parler de sa famille ? Ça peut être drôle. Si on mélange ces ingrédients dans la grande marmite de l’humour, on retrouve alors le goût de l’universalisme. Thomas Ngijol n’a cessé de fonctionner ainsi. Repéré par Jamel Debbouze en 2006 lors de son premier one-man show « Bienvenue », il évoquait déjà des sujets brûlants : « Un Superman noir ! » ou « Mon retour du Cameroun ». 17 ans plus tard, l’humoriste garde la même autodérision, sous couvert d’un humour incisif et savamment mis en scène.
Thomas Ngijol, « L’œil du tigre », le 21 septembre au Théâtre de Béthune. Tarifs : de 31 à 40€ ; le 22 novembre à Lille, Théâtre Sébastopol. Tarifs : de 28 à 40€.