Depuis mars 2024, des nouvelles bennes à biodéchets ont fait leur apparition dans les quartiers Vauban et Wazemmes. À l’époque, la Métropole européenne lilloise avait expliqué que c’était une phase de test, pour ensuite envisager d’étendre ce dispositif à tous les quartiers lillois. Quel est le bilan huit mois après leur installation dans le paysage lillois.
« En mars 2024, la MEL a déployé 110 Points d’apport volontaire (PAV) déchets alimentaires, explique Emelyne Pelloux-Prayer, directrice des déchets ménagers de la MEL. Ces PAV permettent de collecter l’ensemble des restes de repas tels que de la viande, des coquilles d’œuf ou bien du marc de café. » Dans le cadre de la loi du 1er janvier 2024 les collectivités territoriales en charge de la collecte des déchets ménagers ont pour obligation de proposer aux habitants des solutions de tri à la source des biodéchets, sachant que ces biodéchets représentent environ un tiers du poids des poubelles d’ordures ménagères. « Si on continue de les jeter dans les poubelles ménagères, ces déchets sont incinérés alors qu’ils sont composés majoritairement d’eau », ajoute la directrice des déchets ménagers de la MEL.
65 tonnes de déchets alimentaires récoltés depuis mars dernier
« Depuis le début de leur déploiement, ces PAV ont permis de récolter plus de 65 tonnes de déchets alimentaires, se félicite Emelyne Pelloux-Prayer. Il s’agit d’un bilan encourageant. Le geste de tri est nouveau pour beaucoup d’usagers. » Pour utiliser ces bennes à biodéchets, il suffit tout simplement de déposer les déchets dans l’une d’elles. Ceux-ci doivent être préalablement disposés dans des papiers krafts distribués en mars dernier par la MEL aux habitants ou bien les sacs que l’on peut retrouver dans les boulangeries ou les sacs de livraisons de repas à domicile (interdiction d’y placer des sacs en plastique). Ces biodéchets ont une seconde vie car ils sont ensuite transformés en compost et en biogaz au Centre de Valorisation Organique de Sequedin. « Le biogaz sert aux Lillois car il est notamment utilisé comme carburant par la flotte de bus Ilévia. Le compost est quant à lui revendu aux agriculteurs pour fertiliser leurs terres ou distribué gratuitement aux habitants en déchèteries », explique la directrice des déchets de la MEL.
« La MEL va continuer à déployer des PAV déchets alimentaires sur son territoire en commençant par les quartiers de Lille moulin intramuros, Lille centre et Vieux-Lille, avec 78 emplacements, soit 234 PAV déchets alimentaires durant le premier semestre 2025 », conclut Emelyne Pelloux-Prayer.
Qu’en pensent les Lillois ?
« J’ai assisté à l’installation de ces bennes, explique une Lilloise souhaitant rester anonyme. Ça peut m’arriver de temps en temps d’y déposer mes déchets à l’intérieur. Aujourd’hui, il faut penser à notre planète, dès qu’on peut trier nos déchets, il faut le faire. Mais je ne pense pas que les gens prennent le temps de le faire, malheureusement. Et puis, au bout de quelques jours, cela commence à sentir quand on n’a pas de jardin… Il faut avoir le temps de déposer nos coquilles et nos restes chaque jour, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. » Un avis partagé par Juliette, étudiante à Lille. « C’est une bonne idée, mais je pense que cette démarche arrive trop tôt. Il faudrait d’abord encourager et forcer davantage les habitants à trier leurs déchets recyclables tout d’abord. Personnellement, dans mon immeuble, nous n’avons qu’une poubelle pour toutes les ordures. Nous ne pouvons pas trier le carton, le verre etc. Cela n’est pas normal ! Je travaille dans la restauration et si nous ne respectons pas le tri, nous pouvons avoir des sanctions. Cela devrait être la même chose pour les habitants. Alors oui recycler ses biodéchets, c’est bien mais le combat n’est actuellement pas là ! »