Plus

    Derniers articles

    L’université de Lille perd son dernier médecin du travail

    Le syndicat FSU a révélé cette semaine qu’en décembre...

    Le tapis rouge déroulé dans le Pas-​de-​Calais : « On aime le bon cinéma à Arras »

    Joyeux anniversaire l’Arras Film Festival ! Du vendredi 8...

    Combattre les violences sexistes et sexuelles à l’école : oui, mais à quel prix ?

    Les plannings familiaux sont des structures qui organisent les...

    Un café amer : les étudiants face à la flambée des prix des distributeurs

    À la rentrée, les étudiants de l’Université Catholique de Lille ont découvert une hausse soudaine du prix du café dans les dis­tri­bu­teurs auto­ma­tiques. Une aug­men­ta­tion qui suscite incom­pré­hen­sion et colère sur le campus, alors que l’entreprise ges­tion­naire invoque la flambée des matières premières.

    Chaque matin, c’est la même routine. Les étudiants courent après le bus, arrivent in extremis en cours, et, pour affronter la journée, s’accordent un instant de répit devant un dis­tri­bu­teur à café. Mais à la rentrée des vacances de Noël, un cadeau empoi­sonné les attendait : une hausse brutale des prix a frappé ces machines.

    Un réveil difficile pour les étudiants

    L’annonce n’a pas tardé à faire réagir. Devant les dis­tri­bu­teurs, les murmures des étudiants en jour­na­lisme indignés se mêlent aux soupirs qui refroi­dissent leurs pré­cieuses boissons. Pour Suzanne, la décou­verte a été brutale : « Quand j’ai vu le prix du café qui avait augmenté, j’ai vraiment été choquée. On est étudiants, on ne roule pas sur l’or ! », s’indigne-​t-​elle. « Déjà que je bois pas mal de café, je dépensais une somme astro­no­mique chaque jour, et là, c’est pire : les prix ont doublé, voire triplé ! Avant, je prenais un café au lait à 50 centimes, main­te­nant il est à 1€20. »

    « Avant, je prenais un café au lait à 50 centimes, main­te­nant il est à 1€20. »

    D’autres, comme Noémie, ont été prises au dépourvu par cette hausse invisible au premier abord : « Je m’en étais même pas rendue compte, je paye auto­ma­ti­que­ment en sans contact. C’est une amie qui me l’a fait remarquer ! »

    Quant à Jeanne, c’est davantage la qualité du café qui l’irrite : « J’ai pris un double expresso à 1€10… Pour de l’eau chaude et un peu de poudre, c’est vraiment excessif. Si c’était un bon café, je com­pren­drais, mais là, hon­nê­te­ment, ce n’est pas justifié. »

    Affiche d’ex­pli­ca­tion de MaxiCoffee à propos de l’a­jus­te­ment tarifaire. ©Inès Laïb

    Et pourtant, c’est au nom de la « qualité » que MaxiCoffee, l’entreprise en charge des dis­tri­bu­teurs de l’université, justifie cette flambée des prix. Une affiche placardée sur les machines de l’hôtel aca­dé­mique tente d’expliquer la décision, mais loin d’apaiser les esprits, elle a attisé la colère. Taguée d’un cinglant « C’est du vol ! », elle cris­tal­lise à elle seule la frus­tra­tion ambiante. L’entreprise y évoque la hausse du coût des matières premières depuis janvier 2024, rendant, selon elle, l’a­jus­te­ment des tarifs « indis­pen­sable ».

    Un problème plus large

    Le phénomène dépasse largement l’université. L’arabica, la variété la plus consommée, a vu son prix bondir de 80 % en un an, un record inédit depuis 1977. Le robusta, utilisé dans le café soluble, suit la même tendance. En cause, des récoltes catas­tro­phiques : séche­resse, incendies et pluies dilu­viennes ont ravagé les plan­ta­tions bré­si­liennes, tandis que des vagues de chaleur ont divisé par deux les expor­ta­tions viet­na­miennes. Or, ces deux pays assurent à eux seuls près de 50 % de la pro­duc­tion mondiale.

    Si la vola­ti­lité des prix n’est pas nouvelle, la crise actuelle révèle une fragilité plus profonde du secteur, exacerbée par le dérè­gle­ment cli­ma­tique. À ce rythme, la moitié des terres cultivées en café pour­raient « dis­pa­raître d’ici 2050 », selon le Cirad. Pour y remédier, le G7 a lancé un fonds mondial d’un milliard de dollars destiné à adapter la filière aux défis envi­ron­ne­men­taux, avec une phase pilote en Afrique avant un éventuel déploie­ment en Amérique centrale et en Asie.

    En attendant, les étudiants devront trancher : payer plus cher leur dose de caféine ou revoir leurs habitudes. Une chose est sûre, à la Catho de Lille, la pause café n’a jamais coûté aussi cher.

    Au fait, que deviennent vos coquilles de moules de la Braderie ? 

    Qui dit braderie de Lille, dit moules-frites. À la...

    À Lille, des « safe places » contre le har­cè­le­ment pendant la Braderie

    Pour la première fois, Ilévia et la Ville de...

    Braderie de Lille : quand la fête bascule à l’excès

    Chaque année, la Braderie de Lille attire des centaines...

    Contrepoint n°37

    Marché européen du carbone : déve­lop­pe­ment durable ou« green washing » ?

    Héritage de la COP29, l’idée de récompenser les acteurs économiques qui favorisent la transition écologique semblait partir d’une bonne intention. Elle fait aujourd’hui l’objet...

    Les métiers de l’esthétique, entre bien-​être et autonomie

    Depuis la pandémie, les métiers des soins des ongles ont pris une nouvelle dimension. Longtemps relégués au second plan, ils sont désormais perçus comme...

    Après la période COVID, le véritable visage éco­no­mique de la France refait surface

    65700 : c'est le nombre de défaillances d'entreprises au mois de décembre 2024. Un record historique depuis avril 2015. Le chiffre provient de la...