La semaine dernière, le peuple géorgien a défilé dans les rues en protestation contre un projet de loi jugé liberticide, identique à une loi russe. Grâce à ces manifestations, le projet de loi a été retiré ce jeudi 9 mars. Ce projet de loi et ses répercussions illustrent l’oscillement de la Géorgie entre la Russie et l’Union européenne.
Depuis quelques années, la Géorgie souhaite rejoindre l’Occident, aspirant à rejoindre l’Union Européenne et l’OTAN. Pourtant le mardi 7 mars, le gouvernement géorgien a présenté un projet de loi pour que les organisations recevant plus de 20% de leur financement de l’étranger, soient obligées de s’enregistrer en tant qu’ « agent d’influence étrangère ». Dès la première lecture, le projet de loi a été adopté par les députés géorgiens. Ce projet de loi rappelle une législation russe de 2012. Par cette loi, le Kremlin avait pu intensifier la répression des mouvements d’opposition, et de la liberté des médias.
Le peuple géorgien s’est réuni dans les rues après avoir pris connaissance de ce projet dès mardi. S’ensuivent deux jours de manifestations dans les rues de Tbilissi. Ce jeudi 9 mars, le gouvernement a revu et rejeté le projet de loi. Les Géorgiens n’ont pas quitté les rues. Au lieu de protester, ils fêtaient leur joie. La présidente, Salomé Zourabichvili, a salué la victoire des manifestants.
Ce projet de loi, jugé liberticide par de nombreuses organisations, aurait fait subir des mesures de répression et de contrôle de la part du gouvernement. Les pancartes brandies lors des manifestations représentaient clairement un refus à « la loi russe ». Bien que pacifiques, ces manifestations ont tout de même entraîné de la violence et des emprisonnements. Ces personnes ont été libérées jeudi.
Tiraillement au sein du pouvoir géorgien
Malgré une position pro-occidentale de la présidente Salomé Zourabichvili, au pouvoir depuis 2018, la politique géorgienne semble tiraillée en l’Europe et la Russie depuis plusieurs années. Ancienne république soviétique, la Géorgie entretient des relations conflictuelles avec la Russie. Le fondateur du parti au pouvoir Rêve Géorgien, le milliardaire Bidzina Ivanishvili est un proche de Moscou. Le gouvernement a plus de pouvoir dans le champ politique géorgien, contre la présidente, qui possède surtout un titre honorifique. La politique du gouvernement, implicitement proche du Kremlin, reste un frein à l’adhésion de la Géorgie à l’Union Européenne.
Des organisations pro-occidentales sont également restées dans les rues après le rejet de loi. Faire pression sur le gouvernement pour entendre un réel engagement envers l’Union Européenne, et un détachement de la Russie. Voici la mission principale pour le peuple géorgien, afin de s’assurer un réel gouvernement démocratique.