Une femme sur quatre élève seule ses enfants en France. On le lit comme un chiffre, on oublie que derrière, il y a des visages. Le mien a longtemps vu celui d’une mère qui jouait deux rôles sans jamais se reposer. Elle portait les courses, les peurs et les rêves, tout à la fois. Le matin, elle était tendresse. Le soir, rempart. Entre les deux, elle faisait tourner le monde. Je croyais qu’elle était forte. Elle l’était, mais par obli­ga­tion. Ces mères là ne demandent ni médailles ni discours. Elles font juste tenir la vie pendant que la société, elle, regarde ailleurs. Elles avancent, souvent dans le silence, avec une dignité que rien n’entame. Et quand enfin elles flé­chissent, on réalise qu’elles portaient bien plus que leur propre destin.