L’automne 2023 restera gravé dans les mémoires des Hauts-de-France. Depuis près d’un mois, des pluies torrentielles sont la cause de violentes inondations qui font des ravages dans la région, aussi bien matériels qu’économiques.
Un événement inédit
Après quasiment quatre semaines de pluies consécutives pendant lesquelles l’équivalent de six mois de précipitations est tombé sur la région, les habitants les plus touchés des Hauts-de-France constatent les dégâts. Le bilan est déjà lourd : plus de 200 communes classées en état de catastrophe naturelle, 5 000 logements sinistrés et 1 400 personnes évacuées depuis le début des intempéries qui ont débuté le 6 novembre dernier. Agriculteurs, artisans, commerçants et entreprises, peu ont été entièrement épargnés par ces pluies exceptionnelles selon les scientifiques. Près de 388 écoles ont été contraintes de fermer leurs portes. Parmi les secteurs les plus touchés, le Boulonnais, le Calaisis, l’Audomarois et le Montreuillois.
Plusieurs causes
Si ces crues automnales sont un phénomène fréquent dans cette région côtière, la situation actuelle est d’une ampleur sans précédent. Pour cause, la hausse des températures, cumulée aux vents violents survenus en début de mois. À cela s’ajoute la disposition géographique des Hauts-de-France soumise à ces aléas naturels. Deux degrés de plus dans la Manche ont suffi à entrainer une évaporation et donc un taux d’humidité supérieurs à d’habitude. Les fortes pluies qui en ont résulté ont saturé les lits argileux des cours d’eau. Les tempêtes Ciaran et Domingos survenues en direction de la côte ont empêché le déversement du surplus d’eau dans la mer, provoquant ainsi le débordement des fleuves comme l’Aa ou la Liane sur le département.
Des dépenses exceptionnelles
Plus d’un demi-milliard d’euros, voilà le montant que les assurances pourraient débourser pour dédommager des ravages causés par les intempéries, a estimé hier mercredi, la Caisse centrale de réassurance. Les particuliers et les entreprises pourront bénéficier d’indemnisations grâce au régime « Cat Nat » permettant d’améliorer et d’accélérer les procédures, a annoncé le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, lors de sa visite à Arques et Saint-Omer. Les entreprises sinistrées et assurées recevront une compensation rapidement, tout comme les exploitants agricoles. Quant aux particuliers, ils pourront compter sur l’aide de l’État et des assureurs pour la prise en charge de relogement. À l’occasion de sa venue dans l’Audomarois, le 14 novembre dernier, le président de la République a également annoncé un fonds de soutien de 50 millions d’euros destiné aux collectivités locales du département.