L’hiver s’installe et le froid nous envahit, la saison de Noël approche à grands pas. Le moment pour certains de se blottir au coin du feu devant un bon film, d’aller se promener dans les marchés de Noël en dégustant un verre de vin chaud et de s’émerveiller devant les illuminations dans la ville. Cependant, si ce n’est pas votre cas, sachez que vous n’êtes pas seul. Nombreux sont ceux qui ne vivent pas cette période de l’année ainsi. Et ce n’est pas grave !
Pour certains, Noël est synonyme de mauvais souvenirs du passé. De tristes événements peuvent avoir eu lieu à cette période dans votre vie, tels que la perte d’un proche ou le divorce de vos parents. Ces raisons bien personnelles peuvent entacher la magie de Noël. Même sans des événements aussi marquants, il existe des raisons plus universelles pour expliquer le désamour de cette célèbre fête.
Le spleen hivernal
Pour commencer, la dépression saisonnière bat son plein dès le début du mois de décembre. Le manque de lumière provoqué par l’hiver, le froid, les sensations d’être engoncé sous toutes ses couches de vêtements, ou bien coincé chez soi pour éviter d’affronter les températures extérieures, peuvent provoquer un sentiment de solitude. La fatigue de l’année qui vient de s’écouler, se fait ressentir. Au travail, beaucoup de dossiers s’accumulent, et à l’école, c’est la saison des examens. Autant de facteurs qui provoquent souvent une baisse de moral pour beaucoup d’entre nous. Il faut en plus supporter la réjouissance de ceux qui adorent Noël. La magie de cette fête peut alors avoir un goût amer pour certains. Même si l’on est bien entouré par sa famille et ses amis, cela n’empêche pas le sentiment de solitude de s’installer.
Noël, source de stress
Noël peut aussi être vu comme une injonction. Nous sommes obligés de fêter Noël, et on regarde de travers ceux qui ne célèbrent pas l’avènement du petit Jésus. Noël peut alors être synonyme de pression. Celle de devoir organiser un repas gourmand, par exemple, sans rater la cuisson de la dinde. Attention à ne pas oublier que tonton n’aime pas les huîtres, et qu’un des cousins ne raffole pas du chocolat. Évidemment, il faut aussi s’affairer dans les magasins et se battre pour avoir la dernière poupée qui chante, qui danse et qui fait des pirouettes. Dépenser tout son budget pour faire plaisir à des gens qu’on ne voit, parfois, qu’une fois par an à cette occasion, mais bon… c’est la famille. Et puis vient le jour‑j. Afficher son plus beau sourire, s’enquiquiner avec des conversations politiques ou bien entendre les mêmes questions chaque année « alors les petites copines, ça donne quoi ? » ou bien « c’est pour quand le mariage ? ». C’est alors toute une semaine de repas de Noël qui s’enchaînent, le midi chez mamie, le soir à la maison. Mais il y a aussi le repas entre collègues le lendemain, et celui chez la belle-mère.
Le désamour de Noël : des raisons psychologiques
Des professionnels de la santé ont même analysé ce phénomène et voici ce qu’il en ressort. Noël est une fête qui a perdu, dans le temps, son aspect religieux. Elle est surtout devenue une fête synonyme de réunion familiale (contrairement au Nouvel An ou aux anniversaires qui sont généralement célébrés avec nos amis). Les choix de cadeaux peuvent involontairement devenir sources de blessures, ils sont parfois très impersonnels ce qui prouve bien que nous ne sommes pas forcément proches des gens qui nous entourent. Autour de la table, les mêmes visages depuis notre enfance, mais avec le poids des années. Les souvenirs de jeunesse ressurgissent surtout pendant cette période. L’enfant jadis timide se retrouve adulte, relégué au bout de la table, ignoré durant le repas. L’expérience d’être un enfant à Noël est particulière : le rituel de la « table des enfants » persiste. Cependant, vieillir ne garantit pas d’échapper à cette table, et à 25 ans, le risque demeure. À l’école, la question récurrente est : « Qu’as-tu eu comme cadeau à Noël ?», comme si c’était le plus important. Une démonstration de qui a eu le cadeau le plus tendance, ou le plus grands nombres de paquet à déballer. Et après, on ose dire que Noël n’est pas une fête superficielle.
Si la perspective de Noël vous transforme en un véritable Ebenezer Scrooge, sachez que vous n’êtes pas seul dans cette situation. Des solutions existent, telles que se préparer mentalement en prenant du recul par rapport à ses blessures d’enfance. Une autre option consiste à laisser quelqu’un d’autre organiser le repas familial, ne serait-ce que pour une fois. Gardez à l’esprit que, à la fin du livre, même le Grinch finit par être apprécié de tous.