Dans le quartier Vauban à Lille, les poteaux de signalisation deviennent des champs de bataille symboliques, où s’affrontent des messages politiques contradictoires.
Une après-midi pluvieuse dans le quartier Vauban, et l’atmosphère est tendue. Parmi les passants, un homme s’accroche à un poteau de feu de circulation, essayant désespérément de retirer un sticker d’extrême droite portant l’inscription « zone nationaliste », orné d’une fleur de lys et du symbole du GUD. Chaque poteau devient ainsi un lieu où les extrêmes se confrontent de manière presque palpable. Ces petits morceaux de papier, souvent chargés de messages politiques, deviennent les symboles d’une lutte idéologique qui anime les rues du quartier Vauban.
Cette montée en flèche de l’activité politique dans le quartier Vauban, réputé étudiant, s’inscrit dans un contexte national marqué par les tensions et les conflits autour des questions d’immigration, de racisme et d’extrémisme. Les minorités sont souvent discriminées, et l’extrême droite ainsi que l’ultradroite multiplient les rassemblements et les prises de parole, alimentant ainsi ce climat de division et de confrontation.
Jeune Garde Lille, le collectif dressé contre l’extrême droite
Contacté par téléphone et souhaitant conserver son anonymat, un membre du collectif « Jeune Garde Lille » tient à appuyer la « nécessité de coller ces stickers et affiches et de s’imposer face à l’ennemi d’extrême droite ». Récemment, l’un des plus grands combats du collectif a enfin été récompensé : la fermeture du bar La Citadelle, local réservé aux militants du groupuscule d’extrême droite « Génération identitaire ». Sur Instagram, le collectif crie « Victoire ! » et salue « la mobilisation constante des Lillois et Lilloises » ayant permis de mener à cette dissolution.