Le 28 novembre prochain, le Black Friday, journée de promotions devenue incontournable, fera son grand retour dans nos magasins. Si cet évènement attire chaque année des millions de consommateurs, il suscite également des critiques grandissantes pour son impact sur la planète et sur les habitudes d’achat.
Des promotions qui attirent toujours plus d’acheteurs
Importé des États-Unis en 2010 par Amazon, le Black Friday s’est progressivement installé comme un rendez-vous majeur du commerce. En 2024, près de deux tiers des consommateurs ont profité des réductions, dépensant en moyenne 233 euros selon une étude de Strategy & PWC. Les vêtements, l’électroménager et les produits de beauté figurent parmi les achats les plus fréquents.
Pour beaucoup, cette journée est avant tout l’occasion de réaliser des économies. « Avec les prix qui augmentent, je profiterai du Black Friday pour acheter les cadeaux de Noël de mes enfants », confie Nadia 39 ans, à la sortie d’EuraLille. De son côté, Antoine, 24 ans, étudiant Lillois, planifie ses achats notamment high-tech : « J’attends cette période pour m’acheter un nouveau téléphone. Les rabais sont vraiment plus intéressants que les soldes.»
Mais d’autres choisissent de s’en détourner. « On est poussées à acheter sans réfléchir, juste parce que c’est en promo », déplore Claire, 42 ans. « J’ai arrêté d’être tentée pour privilégier les produits d’occasion et de seconde main », ajoute-t-elle.
Des alternatives pour consommer autrement
Face à cette frénésie, plusieurs initiatives émergent pour promouvoir un mode de consommation plus responsable. Le Green Friday, lancé en 2017, invite à réparer ou réutiliser plutôt qu’à remplacer. Le collectif Make Friday Green Again, rassemble aujourd’hui plus d’un millier d’entreprises refusant de participer au Black Friday.
Certaines collectivités mettent en avant les commerces de proximité avec le Local Friday, encourageant le soutien à l’économie locale et aux petits producteurs. L’initiative la plus radicale reste la Journée sans achat, née au Canada dans les années 1990. L’objectif ? Ne rien acheter pendant 24 heures pour réfléchir à ses habitudes d’achats et lutter contre la surconsommation. « C’est symbolique et pas encore assez popularisée mais ça fait réfléchir », estime Thomas, 27 ans, bénévole dans une association environnementale à Lille. « On réalise à quel point les achats sont devenus automatiques, presque un réflexe ».
Ces mouvements, encore minoritaires, traduisent un changement de mentalité. Si le Black Friday reste populaire, de plus en plus de consommateurs cherchent à concilier pouvoir d’achat et responsabilité. Entre promotion et prise de conscience, le débat sur la consommation continue de s’installer.