Malgré leurs volontés d’être écologiques et sociaux, les Repair cafés restent méconnus du grand public. Dans les Hauts-de-France, moins d’une personne sur dix en a entendu parler, selon un sondage informel mené à Lille.
Peu de gens connaissent les Repair cafés, c’est le constat qu’à dressé Grégory Terrier, animateur du Réseau régional des Repair cafés des Hauts-de-France : « J’ai voulu savoir si les Lillois avaient connaissance des Repair cafés. La réponse est non, moins d’une personne sur dix de la métropole en a déjà entendu parler. » Importée des Pays-Bas en 2009, l’idée est reprise par la Belgique qui en fait un événement, qui sera lui-même repris pour être développé en France. Le concept est simple : ramener un électroménager endommagé pour le réparer et lui donner une seconde vie. Isabelle Bras, coordinatrice de l’association ASTUCE et du Repair café de Roubaix souligne : « De temps en temps il faut rappeler les règles, car certains profitent de la gratuité du Repair café pour tenter de réparer des gros électroménagers type écran plat. » Pour elle, le Repair café est vraiment un lieu qui se veut convivial et chaleureux. Chaque participant est accueilli avec un café s’il le souhaite, ainsi que par les différents bénévoles qui aident à réparer avec une approche spécifique pour chaque objet réparable proposé.
Une grande variété d’objets préparés
La coordinatrice pointe du doigt la variété des objets réparés et s’en félicite. Si lors de son lancement le Repair café de Roubaix était spécialisé dans la réparation de vélo, ce n’est plus le cas en 2025 : « On répare à peu près tout, du grille-pain à la cafetière. Certains de nos bénévoles ont même des spécialités comme la restauration de fours micro-ondes. » A Roubaix, ce qui se répare le plus, ce sont les machines à coudre. La plupart sont apportées par des femmes. A Lille, au Repair café de Lille, Grégory Terrier repère facilement les objets qui sont le plus réparés : « Ce que les gens ramènent le plus sont des machines à café, des grille-pain et des aspirateurs. Ils font vraiment partie du top 3. » A travers l’initiative des Repair cafés, Grégory Terrier souhaite aussi faire revenir au goût du jour la filière de la réparation plutôt que du tout jetable : « La filière a été démantelée dans les années 1990, notre activité va redonner envie à certains de se former dans cette branche, qui manque cruellement de personnel qualifié. »
Les Repair cafés, un impact écologique fort
La région Hauts-de-France compte 220 Repair cafés, dont 55 à Lille et 80 dans la MEL. Grégory Terrier vante les nombreux avantages de ces lieux conviviaux : « Dans la région, il y a énormément de déchets évités : un total de 2,2 tonnes ! Cela équivaut à un objet sur deux qui est remis à neuf directement sur place, une grande fierté pour Grégory Terrier. Même si les bénévoles font leur maximum, tout ne peut pas être réparé : « Parfois, nous n’avons pas la pièce manquante, ou encore elle coûte le même prix que l’électroménager neuf, donc ce n’est pas intéressant pour la personne. »
Les Repair cafés, ce n’est donc pas que réparer. Les gens prennent du temps, créent du lien social et pensent à une autre manière de consommer, plus responsable.