Suite à la prise du pouvoir par les talibans, l’Afghanistan est confronté à l’une des pires crises humanitaires au monde. Interview de Fawzia Koofi, première femme élue à l’Assemblée afghane.
Au cours des deux dernières décennies, les femmes afghanes ont obtenu des progrès en matière de droits. Fawzia Koofi, première femme élue à l’Assem- blée afghane, ancienne vice-présidente de l’Assemblée Nationale et grande défenseuse des droits des femmes en Afghanistan, est intervenue lors d’une conférence organisée par des étudiants de l’Université catholique de Lille le mercredi 8 février.
Pourquoi avez-vous quitté l’Afghanistan ?
Je ne voulais pas partir. Les talibans sont venus chez moi quand ils ont pris le contrôle et j’ai été assignée à résidence. Ma présence rassurait les Afghans mais finalement j’ai décidé de partir parce que rien n’avançait. Le gouvernement améri- cain a dû négocier avec les talibans pour ma libération. Aujourd’hui, je fais le tour du monde pour sensibiliser à la situation en Afghanistan.
Que peut faire la communauté internationale pour aider l’Afghanistan ?
Je sais que le conflit en Ukraine est plus proche et qu’il vous affecte directement, mais l’Afghanistan devrait également être une priorité. Je crains que dans les prochaines années, l’Afghanistan ne devienne un paradis pour les groupes extrémistes et il sera alors trop tard pour résoudre ce problème. Il faut empêcher les déploiements internationnaux des talibans.
Êtes-vous optimiste quant à l’avenir de l’Afghanistan ?
Je suis plus qu’optimiste ! La jeune géné- ration a grandi avec la liberté et surtout avec les réseaux sociaux. Tout ce qui se passe est documenté. Les talibans ne peuvent pas empêcher les gens de mon- trer la vérité au monde. Ils n’ont aucun contrôle sur le réseau Internet, car ils en ont besoin eux-même pour faire de la propagande.