Le 25 septembre, Emmanuel Macron a présenté les grandes lignes de la planification écologique. Le président souhaite continuer la décarbonation de l’industrie, en mettant l’accent sur les cinquante sites les plus émetteurs de l’Hexagone. Le site industriel ArcelorMittal, à Dunkerque, fait l’objet d’une attention toute particulière.
« Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas » promettait Emmanuel Macron lors de l’entre-deux tour des présidentielles de 2022. Un objectif en tête : réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. En 2022, un secrétariat à la Planification écologique a été instauré avec notamment pour rôle d’accompagner les industries françaises et répondre aux objectifs nationaux.
Dans un rapport publié en avril 2023, l’ONG Action Climat déplore l’impact toujours phénoménal des industries françaises dans la production de CO2 malgré les aides du gouvernement. Elle pointe du doigt les cinquante sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France. Parmi les promesses de la planification écologique annoncée ce 25 septembre, ces sites bénéficieront d’un nouvel accompagnement financier pour soutenir leur transition écologique.
ArcelorMittal Dunkerque, deuxième plus grande industrie émettrice de CO2 en France
En tête de la liste noire d’Action Climat, le géant industriel français et leader de la sidérurgie : ArcelorMittal. Le site de Fos et celui de Dunkerque figurent respectivement à la première et à la deuxième place du classement. A eux seuls, ils représentent 25 % des émissions de gaz à effet de serre de l’industrie française. L’usine du groupe ArcelorMittal de Dunkerque s’étend sur près de 450 hectares. Sa capacité de production d’acier et l’une des plus importantes d’Europe. Grâce à l’argent débloqué depuis 2013 par l’Etat et la Commission européenne, le groupe a commencé à investir, dans le but de réduire de 40 % ses émissions d’ici 2030. Plusieurs projets ont été amorcés comme la fermeture de trois fourneaux, remplacés par des fourneaux électriques qui produisent de l’acier recyclé ; la construction d’une usine à réduction directe du minerai de fer, où le charbon sera remplacé par de l’hydrogène ou encore un projet de captage et stockage du CO2 résiduel.
Pour autant, selon Action Climat, ces efforts restent insuffisants. « La diminution de ces émissions incombe davantage à la conjoncture économique qu’à de réels efforts de transformation » suggère le rapport. En mars dernier, deux plaintes ont été déposées par Action Nature Environnement à l’encontre des sites de Fos et de Dunkerque pour « non-respect de la législation concernant les émissions polluantes ». « Alors que l’usine est située à seulement cinq kilomètres du centre-ville et à 200 mètres des premières habitations, ces rejets ont un impact direct sur la santé de la population et sont à l’origine de nombreuses pathologies respiratoires voire de cancers » s’inquiète l’association.
Dans le cadre de la planification écologique, de nouveaux fonds devraient être débloqués. Emmanuel Macron a promis d’aider les cinquante sites les plus émetteurs de CO2 à hauteur de dix milliards d’euros à condition qu’ils réduisent leurs émissions de moitié d’ici 2030 par rapport à 2015. L’objectif affiché d’ArcelorMittal : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Le géant industriel y parviendra-t-il ?