Janvier étant déjà bien entamé, les bars et restaurants lillois ont eu le temps de s’accommoder au Dry January, le mois sans alcool. Plus ou moins affectés par cette tendance qui gagne en popularité, les gérants gardent le sourire aux lèvres. Car alcool ou non, la convivialité, elle, n’a pas déserté leurs établissements.
La matinée n’est pas encore terminée, qu’il est déjà difficile d’alpaguer les barmans ou barmaids lillois derrière leurs comptoirs. À onze heures, les commandes s’enchainent. Ainsi, au premier regard, le Dry January ne semble pas avoir passé les portes de tous les cafés.
Un faible impact économique
Le concept n’a, tout du moins, pas atteint le bar Chez Madeleine, situé place de la Nouvelle Aventure. « Nos clients sont des habitués. Le Dry January n’a pas trop sa place ici » plaisante Matthias, l’un des employés. Une dizaine de mètres plus loin, c’est tout autre chose qu’observe Damien, employé depuis trois ans aux Tilleuls. « Pas mal de clients souhaitent faire une pause après les fêtes » explique-t-il. « Cela entraine une légère baisse de fréquentation – rien d’inquiétant – et surtout des changements dans les boissons de nos habitués. Mais en fin de compte, l’impact économique est presque sans importance. Avant le Dry January, le mois de janvier était déjà plus calme que les autres » commente Damien.
Soft, bière sans alcool…
Ce discours est à moitié répété par Céline Mocydlarz, gérante de La Nouvelle Aventure, l’un des bars qui fait face au marché de Wazemmes. Consciente que le mois qui suit les fêtes est de facto celui au plus faible chiffre d’affaires, elle ne constate « aucune baisse de fréquentation liée au Dry January ». Si cela venait à arriver un jour, Céline M. ne s’en inquièterait pas : « Quand on est commerçant, on est toujours obligés de se renouveler […] Il y a quatre ans, il y avait une grande mode sur le vin bio. Tout le monde en demandait. Je me suis adaptée, et j’ai proposé une nouvelle carte. Si cela venait à arriver avec les boissons sans alcool, je saurai rebondir dessus » assure-t-elle en souriant.
Une idée qui pourrait plaire à ceux qui, comme Anissa, côtoient les bars en faisant le Dry January. Étudiante en première année de gestion, elle s’est rendu compte il y a peu que sa consommation d’alcool, « un peu trop élevée pour une étudiante », était liée au stress provoqué par les cours et les examens. Le mois sans alcool a provoqué chez elle une prise de conscience. Elle espère, à l’avenir, « ne plus se dire qu’aller au bar signifie automatiquement boire de l’alcool ».
Quelle est l’origine du Dry January ?
Né au Royaume-Uni en 2013, le « Janvier Sec » a toujours eu pour objectif d’encourager à une abstinence totale d’alcool. L’organisation caritative Alcohol Change UK, à l’initiative du concept, espérait ainsi sensibiliser aux effets de l’alcool sur la santé et provoquer chez les consommateurs une prise de conscience quant aux risques que leurs mauvaises habitudes pouvaient engendrer.