« Mars rouge » est le nom choisi pour désigner l’inflation particulièrement importante en ce début d’année. La précarité fait rage dans le milieu étudiant. Aujourd’hui 2⁄3 des étudiants sont en détresse psychologique. C’est dans ce contexte particulièrement difficile qu’opèrent des associations comme l’Agoraé.
C’est dans un local du boulevard Vauban, que l’épicerie Agoraé s’est établie. Dans la simple pièce on trouve des denrées alimentaires, des vêtements, de la lessive ou encore des produits d’hygiène. L’épicerie fonctionne sur un système de dons. Arthur vié, vice-président de l’épicerie explique comment le business model bénéficie aux étudiants. Tous les produits sont vendus à moins 90% « Avec l’inflation vendre des pâtes à 10 centimes ça change tout. », explique le jeune étudiant en droit. Fondées en 2011, les agoraés forment un réseau national. Leur but : soutenir les étudiants de la MEL (Métropole Européenne Lilloise). L’initiative a été pensée par des étudiants pour les étudiants.
L’épicerie de la fédération universitaire compte actuellement 206 bénéficiaires. L’épicerie est au service de l’ensemble des étudiants de l’université catholique et de ses écoles privées. Elle est ouverte tous les soirs de la semaine à partir de 17h00. Mais pas seulement, tout étudiant Lillois peut en bénéficier. Cependant une sélection s’opère entre les nombreux demandeurs. Une application permet de calculer le reste à vivre des étudiants. Ensuite les différents membres de l’association décident ensemble d’accepter ou non l’étudiant.
Une précarité grandissante
Un profil se dégage tout de même. Ainsi ce sont principalement les étudiants étrangers ou en échange qui profitent de l’aide alimentaire. Comme Arthur l’explique, ces étudiants ont souvent mal évalué le coût de la vie en France. Quelques habitués viennent régulièrement. En moyenne 150 à 200 personnes viennent chaque mois. Lille ne compte pas qu’une seule épicerie de la sorte. Ainsi une deuxième épicerie fonctionne à Villeneuve d’Ascq. Elle reçoit principalement les étudiants de l’université de Lille. Les deux épiceries solidaires collaborent régulièrement ensemble. De nouvelles épiceries devraient bientôt ouvrir à Lille. Aujourd’hui 56% des étudiants avouent ne pas manger à leur faim. La précarité a gagné du terrain avec les changements économiques de l’année 2022.