Les beaux jours ont fait leur retour à Lille. Avec eux, les allergies aux pollens ont explosé, bien avant l’arrivée du printemps. Une reprise prématurée notamment liée au réchauffement climatique.
Nez pris, yeux qui grattent… L’arrivée des beaux jours signifie souvent retour des allergies. A Lille, le thermomètre indiquait jusqu’à 18 degrés samedi 8 mars, et des centaines de personnes étaient rassemblées à la Citadelle.
Un quart des Français concernés
Selon le ministère de la Santé, près d’un quart de la population française est sensible au pollen dès que les températures printanières reviennent. « J’ai le nez encombré, qui coule, les yeux qui pleurent, la gorge qui gratte, des maux de tête et des bouffées de chaleur » , raconte Marion, 26 ans, qui souffre d’allergies depuis toujours. Elle ajoute : « Ça fait deux semaines que c’est comme ça dès que je sors ».
Une alerte rouge dans le Nord
Il faut dire que le département du Nord est placé en alerte rouge du risque pollinique depuis fin février. En cause, les noisetiers et les aulnes, mais aussi certaines familles de conifères qui, à cause du réchauffement climatique, fleurissent plus tôt et plus longtemps. C’est ce que constate Aurore Roynette, qui observe les risques d’allergies à ATMO Hauts-de-France, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air dans la région : « Le réchauffement climatique a tendance à avoir un impact sur les végétaux qui vont croître plus vite et donc émettre plus de pollen », explique-t-elle. « La température étant plus importante, les arbres vont fleurir plus longtemps, et il y a donc davantage de pollen dans l’air », développe l’experte.

Des cas de plus en plus nombreux
En outre, ce changement climatique exerce un stress sur les végétaux qui sont de plus en plus concentrés en pollen. Par conséquent, le nombre de cas d’allergies liées au pollen a triplé en 20 ans selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Mohammed, pharmacien à Lille, le constate au quotidien : « On a des patients qui viennent chercher des antihistaminiques tous les jours, rapporte-t-il, et beaucoup n’ont découvert que cette année qu’ils étaient allergiques ». Il complète : « D’habitude, ça arrive beaucoup plus tard, mais en ce moment on n’a que ça ».
Les bons réflexes à adopter
Avant d’aller chez le médecin, les professionnels conseillent d’adopter quelques gestes simples : aérer son logement tôt le matin et tard le soir, éviter d’étendre son linge dehors, se laver les cheveux avant d’aller dormir et éviter de sortir lorsque le risque pollinique est élevé.