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    Anciennes victimes de pros­ti­tu­tion, elles témoignent

    Dans notre précédent numéro, nous évoquions les asso­cia­tions qui viennent en aide aux victimes de pros­ti­tu­tion. Dans ce numéro, nous leur donnons la parole. Trois anciennes victimes racontent leur calvaire.

    « Pas de photo s’il vous plaît. Et vous pourrez changer le prénom ? » Sophie* n’est pas sous la coupe de la pro­tec­tion des témoins, sa vie n’est plus en danger. Ne l’est plus. Sophie, Laurence* et Sabrina* ont connu l’odeur nau­séa­bonde du corps « qui s’assoit sur vous ». Elles ont connu les hôtels miteux, les toilettes sales, les clients violents et les « proxé­nètes tyran­niques ». Sophie reprend : « C’est un peu un pléonasme. Un proxénète est forcément un tyran. » Le sien, un homme marié, vivait quasiment avec elle. « J’avais dix-​sept ans, je ne savais pas quoi faire de ma vie. Un jour, il (son bourreau) m’a proposé de tra­vailler dans son café-​restaurant et de loger au-​dessus. J’ai accepté, je n’avais pas de logement à l’époque. Mais très vite, il a confondu l’argent de la caisse avec son argent de poche. Je suis partie en route vers le Sud, mais il m’a rat­trap­pée et m’a mis un fusil à pompe sur la tempe. Mais je n’avais plus peur à ce moment-​là, j’avais le Mouvement du Nid derrière moi. »

    Sortir de l’enfer

    C’est là que l’association du Nid est pri­mor­diale : elle accueille, accom­pagne et écoute les victimes, qui bien souvent sont détachées du noyau familial. « On ne règle pas les problèmes en un cla­que­ments de doigts, prévient Bernard Lemettre. En général, il faut entre sept et huit ans d’accompagnement, le processus est long. » Sophie, qui est alors enceinte, est hébergée chez une amie, puis elle devient salariée. Elle s’est même investie dans le milieu asso­cia­tif. Quand Laurence* a été aidée par Bernard Lemettre, elle n’avait pas encore pris le temps de fouiller dans son passé. Pendant des années, Laurence a été victime d’inceste. « Lorsqu’il se couchait sur moi, je me disais : « Tu peux y aller, je suis morte. » Abusée par son beau-​père alors qu’elle n’était qu’une enfant, Laurence a enfoui ce trau­ma­tisme jusque dans sa chair. « C’est quand j’ai compris pourquoi je m’étais enfermée dans cet enfer que j’ai réussi à en sortir », révèle Laurence. Dans cet enfer, Sabrina y est aussi tombée. À l’âge de quinze ans et demi, elle fréquente les bars à champagne, à la frontière belge. C’est Claudie, sa mère, qui fait appel au Mouvement du Nid. Le parcours de Sabrina est atypique, elle vient d’une famille bour­geoise, très pro­tec­trice. « Son père et moi n’avions pas compris son départ, elle avait tout : la stabilité, l’amour de ses parents… La première chose qu’on se dit, c’est qu’on a forcément manqué quelque chose. Heureusement, on a tout mis en place pour l’éloigner de ce milieu, le Nid nous a bien aidés. » « Loverboy », c’est le terme anglo-​saxon qu’emploie Bernard Lemettre pour qualifier l’ex-petit ami de Sabrina, un homme « toxique » lui ayant fait miroiter une vie de rêve. Petit à petit, elle fréquente les bordels, des chambres qui deviennent des suites occupées par des hommes d’affaires. Pendant cinq ans, son proxénète a exercé une emprise totale sur Sabrina. « L’engrenage survient toujours de la même façon : une faille est décelée, exploitée et la victime finit par s’oublier tota­le­ment », se désole Bernard Lemettre. La pièce maîtresse, c’est le client, le “pros­ti­tueur”. Sans demande, il n’y a pas d’offre. »

    * Le prénom a été modifié 

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