Symbole culinaire incontournable, la frite belge ne se limite pas à un simple accompagnement : elle est une véritable fierté nationale. D’après une étude récente, un Belge sur deux en consomme au moins une fois par semaine. Mais qu’est-ce qui lui vaut une telle renommée à l’international ?
Inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO, la frite est bien plus qu’un mets populaire en Belgique. Elle fédère toute une nation et rayonne au-delà de ses frontières. Le pays détient d’ailleurs le record mondial de consommation de frites, avec une moyenne de 86 kilos par personne chaque année. « La frite, ce n’est pas un simple accompagnement en Belgique, c’est un plat à part entière, explique Zoé, Bruxelloise de 24 ans. Il m’est impossible de passer une semaine sans en manger au moins une fois. »
Mais qu’est-ce qui fait sa spécificité ?
La recette belge est unique en son genre. Jérémy, fritier en plein cœur de Bruxelles, en dévoile quelques secrets : « La préparation n’est pas si compliquée. Finalement, le plus long, c’est d’éplucher les pommes de terre, idéalement des bintjes. Ensuite, tout repose sur la cuisson : elle doit se faire en deux temps, dans de la graisse de bœuf bien chaude. » Quant au temps exact de friture, le cuisinier préfère rester discret. « On ne peut pas tout révéler… », sourit-il. Pour Zoé, cette transmission du savoir-faire est ancrée dans la culture belge. « J’ai vraiment l’impression que, dans chaque famille, il y a une tradition autour de la recette des frites », raconte-t-elle.
Une frite pas si belge
L’origine de la frite a longtemps été source de débat entre la France et la Belgique. Après de nombreuses recherches, l’historien de la gastronomie Pierre Leclercq affirme qu’elle serait en réalité née à Paris. Tout commence en 1842, lorsque Frederik Krieger, un émigré bavarois, apprend à préparer des frites en France. Deux ans plus tard, il ouvre la première baraque à frites en Belgique. Très vite, la recette belge s’émancipe de son influence parisienne et connaît un succès fulgurant. Aujourd’hui, les Belges l’ont adoptée comme une véritable spécialité nationale.
Des Belges fiers de leurs frites
« Ici, on mange des frites à n’importe quelle heure de la journée. Il n’est pas rare de voir un Belge en déguster dès 10 heures du matin », s’amuse Louis, patientant dans la file de sa friterie préférée. « Ce n’est pas pour être patriote, mais objectivement, nous avons les meilleures frites », ajoute-t-il. Une affirmation que partage Julie, son amie française. « Une fois qu’on a goûté aux frites belges, difficile d’en apprécier ailleurs. Je crois qu’on devient exigeant sans même s’en rendre compte », confie l’étudiante.
On a testé pour vous !
Mais ces frites sont-elles vraiment meilleures que les autres ? Pour en avoir le cœur net, nous sommes allés goûter. Verdict : difficile de rivaliser avec les frites belges ! Plus savoureuses que celles que l’on trouve en France, elles allient une texture parfaite : croustillantes à l’extérieur, fondantes à l’intérieur, avec un goût unique. Autre point fort : la générosité des portions et un excellent rapport qualité-prix. Petit bémol toutefois, une quantité de sel parfois excessive, qui peut vite s’avérer écœurante. Côté tarif, comptez environ 5 € pour une barquette bien garnie près de la Grand’place de Bruxelles.