Dans le but de rendre compte de l’effectivité de l’accès aux droits sur les territoires de la Martinique et de la Guadeloupe, Claire Hédon, la Défenseure des droits a rendu public le rapport « Services publics aux Antilles : garantir l’accès aux droits ». Ce bilan est consternant.
C’est sous la direction de l’adjointe chargée de la lutte contre les discriminations et de la promotion de l’égalité George Pau-Langevin, que plus de 50 entretiens ont été conduits sur place. Élus locaux, représentants associatifs, professionnels, syndicaux, responsables administratifs, magistrats et délégués de l’institution, ont été entendus durant cette mission.
Face à certaines situations alarmantes comme « la distribution et l’assainissement de l’eau en Guadeloupe, la rareté des transports publics sur les deux territoires, les délais d’attente pour accéder à un médecin spécialiste, les difficultés à liquider les pensions de retraite en Martinique, le manque d’agents dans les préfectures et dans les juridictions qui retarde l’accès aux droits, ou encore, les difficultés liées à la dématérialisation des démarches administratives ». Un ensemble d’inéquations auxquelles aucune solution n’a été apportée au cours des dernières années. La Défenseure « formule des recommandations afin que les droits des usagers des services publics soient effectifs. » La fracture avec la métropole est notable sur le plan de l’éducation, du social, de la santé, de l’accès à l’eau et aux transports.
Des territoires en tension
Chaque secteur est voué à être repensé. Avec un réseau d’eau et d’assainissement défaillant en Guadeloupe, il est indispensable selon le rapport, que les engagements pour leur remise en état puissent être mise en place rapidement ; et par la même occasion, prononcer un abandon de créances des factures aux particuliers émises avant 2021. Très nombreux sont les Guadeloupéens qui refusent de payer des factures en totale incohérence avec le service rendu.
Pour le cas de la Martinique, un autre problème est soulevé. Les retraités qui bénéficient d’une pension attendent plusieurs mois, voire plusieurs années avant de percevoir leur dû. Il y a également « urgence, dans les deux territoires, à organiser le rattrapage des jours d’école perdus pour de nombreux motifs et à améliorer le transport scolaire », ajoute le rapport.
Selon Claire Hédon, « les modalités de réalisations du service public doivent être adaptées pour tenir compte des caractéristiques spécifiques du territoire et de sa population : cela passe par une prise en compte du plurilinguisme à l’école, mais aussi dans l’accueil des différents services publics ».
À travers ce rapport, la Défenseure des droits exécute deux missions qui lui sont confiées ; la défense des personnes dont les droits ne sont pas respectés et permettre l’égalité de tous et toutes dans l’accès aux droits.