La ville de Lille a déployé un dispositif record pour gérer les déchets accumulés pendant trois jours de fête. Malgré ces moyens, certains gobelets réutilisables, censés être écologiques, ont massivement jonché les rues, montrant que la sensibilisation et le tri restent des défis à relever.
Si votre dimanche 7 septembre s’est terminé dans le calme bien mérité après une braderie de folie, de nombreux agents municipaux ont dû se lever tôt pour nettoyer la ville et effacer les traces laissées par trois jours de fête. L’énorme quantité de déchets laissés par la Braderie relance le débat sur la gestion et la prévention lors des grands événements.
Quand les gobelets réutilisables deviennent polluants
Présents à de nombreux événements, les gobelets réutilisables en plastique rigide, appelés « écocups », sont pensés comme une alternative aux gobelets jetables. Le principe est simple : on paie sa boisson un euro de plus, récupérable, en rendant le gobelet en fin d’événement, ou bien on le garde en souvenir.
Mais dans les faits, beaucoup de vendeurs ne proposaient pas la consigne et des fragments de ces gobelets ont été retrouvés sur les trottoirs et dans les caniveaux. Conçus pour réduire les déchets, ils ont finalement contribué à la pollution. À production équivalente, les gobelets jetables en carton, moins gourmands en matière et en énergie, auraient eu un impact moindre en l’absence de consigne.
350 tonnes de déchets
Selon la Métropole Européenne de Lille, la Braderie a généré près de 350 tonnes de déchets en trois jours. Dès 20h30 dimanche, un dispositif exceptionnel a été déployé : 167 agents, 31 bennes d’ordures ménagères résiduelles, 14 véhicules techniques, 3 pousseurs et 3 pelles à pneu. S’y ajoutaient plusieurs collectes intermédiaires dès le samedi matin, des opérations de tri des cartons et des biodéchets, ainsi qu’une camionnette dédiée à la récupération des anciens appareils électriques. Le coût total de l’opération est chiffré à 265 315 euros, financé à 90 % par la MEL. Ces chiffres reflètent l’ampleur du nettoyage mais soulèvent aussi la question de la prévention et du tri en amont des événements.
« On retrouve nos rues propres »
Sur place, les avis divergent. « C’est un vrai choc quand on rentre de soirée et qu’on voit les trottoirs pleins de déchets » déclare Claire, 23 ans. Elle estime qu’« il faudrait plus de points de tri sur le moment ». D’autres bradeux évoquent des sols collants à cause de boissons renversées ou des odeurs désagréables dans certains secteurs du centre-ville.
À l’inverse, Monique, une habituée d’une soixantaine d’années, salue « les efforts de la ville pour nettoyer rapidement ». Selon elle, « dès le lundi matin, on retrouve nos rues propres », ce qui facilite le retour à la normale après la fête.
La Braderie reste un rendez-vous festif majeur, mais cette édition met en lumière des marges de progression en matière de prévention, de consigne et de points de tri. Améliorer la généralisation de la consigne et multiplier les dispositifs de tri temporaires pourraient réduire l’impact environnemental des prochaines éditions.