« Le mal est fait »… Johan Berckmans, commissaire divisionnaire de la zone de police de Bruxelles-Ouest, ne se remettra jamais des attentats de 2015. Mais depuis l’arrestation de Salah Abdeslam à Molenbeek, la Belgique a retenu la leçon.
Les chiffres le montrent : le terrorisme est toujours bien présent dans la capitale belge. En 2023, 650 extrémistes et terroristes ont fait l’objet d’un suivi prioritaire. Ajoutés à cela, 332 signalements de menace potentiellement en lien avec le terrorisme ou l’extrémisme ont été recensés. Ce chiffre correspond à une augmentation de 41 % en comparaison avec l’année précédente. L’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace (OCAM), traite l’ensemble de ces informations pour évaluer les risques en ce qui concerne la sécurité du pays. Définie comme un « centre de fusion », elle se base sur les renseignements récoltés par ses services partenaires. Leur banque de données commune permet d’échanger des informations non classifiées concernant les personnes devant faire l’objet d’un suivi spécifique. L’OCAM détermine ensuite le niveau de menace, de manière neutre et indépendante, selon la gravité et la vraisemblance des faits.
Ce qu’il s’est passé est réel
À l’heure actuelle, quatre niveaux de menace existent en Belgique. « Le diminuer est toujours plus délicat que de le monter », explique Gert Vercauteren, directeur de l’OCAM. « Lorsqu’on augmente de niveau, la menace est visible. Mais quand on le descend, on doit justifier la raison pour laquelle on choisit de réduire la vigilance », ajoute-t-il. En ce qui concerne Molenbeek, un plan de lutte contre le terrorisme et les activités associées a été mis en place. Le commissaire divisionnaire de la police de Bruxelles-Ouest se confie : « Ce qui s’est passé est réel. Depuis, nous avons cartographié les zones fortement associées à l’État islamique et au radicalisme violent et nous mettons tout en œuvre pour les surveiller ».