Chaque année, en France, 9 000 femmes découvrent qu’elles ont un cancer du sein triple négatif. La présidente des Triplettes Roses confie son combat pour l’accès de toutes à des traitements novateurs.
« Nous sommes face à des urgences de vie », débute Claude Coutier avec son sourire à toute épreuve. Le combat de la présidente de Triplettes Roses, une association nationale, dure depuis plus de quatre ans. En 2018, à 49 ans, on lui diagnostique un cancer du sein triple négatif. « J’ai suivi le parcours classique d’une triplette : chimiothérapie, radiothérapie, mastectomie partielle puis encore de la chimio », se souvient-elle. Mais son cancer est particulièrement résistant et fin 2019, il récidive.
Comme Claude, 60 000 femmes sont touchées chaque année par un cancer du sein en France. Pour 15 % d’entre elles, il s’agit d’un triple négatif, le plus agressif, aux récidives fréquentes (30 % dans les trois ans) et concernant principalement des femmes jeunes. Quand ce cancer métastase, la médiane de survie est de 14 mois. Mais des traitements novateurs commencent à être mis en place en France…
#MobilisationTriplette
À Paris, l’institut Curie où Claude est suivie, lui propose un essai clinique d’immunothérapie couplée à de la chimio. « Il a stabilisé ma maladie. Malheureusement, ces essais cliniques jugés non concluants par la sécu ont été stoppés », explique-t-elle. Fin 2020, elle découvre l’existence du Trodelvy aux États-Unis qui permettrait de doubler l’espérance de vie des triplettes métastasées. Pour Claude, il faut agir : « Sur Facebook, avec d’autres femmes malades, on a lancé notre collectif ».
Une action efficace
Grâce à leur action, à l’automne 2021, les autorités sanitaires françaises ont autorisé l’usage de deux traitements, le Keytruda et le fameux Trodelvy. « Ils ne guérissent pas, mais permettent de gagner du temps », ajoute la présidente des Triplettes Roses, « Le Trodelvy fonctionne pour 35% des femmes, c’est mieux que les 5% de réussite de la chimiothérapie. » Claude est toujours malade, mais grâce à l’immunothérapie son cancer est stable. Aujourd’hui, elle continue de se battre, pour elle et les autres : « Moins de 10% des triplettes ont accès aux essais cliniques en France. Il faut que ça change ! »
Cancer du sang : le CHU de Lille, pionnier en immunothérapie
Ils ont été les premiers à lancer des essais cliniques d’immunothérapie en France. Au CHU de Lille, depuis 2018, plusieurs patients atteints de cancers du sang ont pu expérimenter ce traitement novateur. « Nous dopons génétiquement les cellules immunitaires qui se transforment en unité d’élite contre la maladie », explique le Pr. Yakoub-Agha. Le processus est simple : prélever des cellules immunitaires chez le patient qui sont ensuite « armées en laboratoire » avant de les lui réinjectées. Ces cellules génétiquement modifiées ont alors pour mission de « tuer » le cancer. Et les résultats sont encourageants : 83 % de rémission complète ont été observées sur des enfants et des jeunes adultes atteints d’une leucémie aiguë réfractaire aux autres traitements.