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    CROÂfunding : une micro-​librairie pour révo­lu­tion­ner la littérature 

    A quelques minutes à pied de la Grand Place, se trouve un petit bijou lillois : une librairie pas comme les autres. Xavier Lancel, son fondateur, s’est installé rue Pierre Mauroy en 2021. Il a développé ici un concept unique au monde consacré 100% à l’autoédition. Alors que de nom­breuses librai­ries indé­pen­dantes ont été contraintes de mettre la clé sous la porte, CROÂfunding connait aujourd’hui un certain succès grâce à un mode de finan­ce­ment qui respecte les auteurs et l’environnement.

    C’est un des plus petits commerces de Lille. Seulement quelques mètres carrés de surface de vente. Avant d’accueillir CROÂfunding, le commerce était tenu par un coiffeur auto­pro­clamé sosie de Johnny Hallyday. Aujourd’hui, la devanture inter­pelle et donne envie de passer les portes de cette caverne d’Ali Baba dédiée à la lit­té­ra­ture. Partout, des gre­nouilles décorent le lieu. La mascotte aux grands yeux est devenue l’identité de la boutique. Le nom de sa librairie allie d’ailleurs le concept de « crowd­fun­ding », qui définit le finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif et le bruit carac­té­ris­tique de ce petit batracien, d’où le « croâ ». 

    Une priorité : valoriser les œuvres autoéditées

    Derrière l’originalité du lieu, se trouve Xavier Lancel. Le rédacteur en chef du magazine Scarce, porte ce projet à lui tout seul. C’est avec un grand sourire et beaucoup d’enthousiasme qu’il nous accueille. Il connait chaque ouvrage présent dans sa boutique. Très portée sur les arts visuels, CROÂfunding propose dans ses rayons une large sélection de bandes dessinées, de livres illustrés, de fanzines et de romans. Les auteurs de la région sont par­ti­cu­liè­re­ment mis en avant et une étagère est consacrée à la lit­té­ra­ture jeunesse. Ces œuvres très variées ont pourtant un point commun : l’autoédition. Chacune d’entre elle a été soi­gneu­se­ment sélec­tion­née par Xavier. Pour lui « c’est une des dif­fé­rences avec le circuit tra­di­tion­nel du livre, où on vous impose une liste de sorties et un nombre de titres qui va croissant, tandis qu’ici c’est moi qui décide ». Les ouvrages vendus ont tous été réalisés, édités et dis­tri­bués par leurs auteurs. Le gérant nous explique que ces derniers utilisent géné­ra­le­ment une campagne de crowd­fun­ding. Ce concept qui repose sur le finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif permet, pour chaque passage en caisse, de reverser 1€ à un projet lit­té­raire. Ainsi « la vente d’ouvrages autoé­di­tés en finance l’expansion ». 

    Une petite boîte derrière le comptoir permet aux clients de voter pour l’oeuvre qu’ils sou­haitent financer. ©Constance Pascal

    Une lit­té­ra­ture plus res­pec­tueuse de l’environnement

    Le principe de CROÂfunding est simple. Pour Xavier il s’agit « d’appliquer ce qui se fait dans le circuit court ali­men­taire au circuit du livre et faire tomber deux inter­mé­diaires : l’éditeur et le dis­tri­bu­teur ». Cela permet ainsi une meilleure rému­né­ra­tion des auteurs et une réduction de l’empreinte éco­lo­gique des retours et du transport.

    « Du point de vue éco­lo­gique, il n’y a pas de retour puisque j’achète les livres direc­te­ment auprès des artistes, je ne leur renvoie jamais ». Chaque ouvrage est ainsi soi­gneu­se­ment choisi et trouve sa place dans cette micro-​librairie pas comme les autres. 

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