Julien Klee, jeune nordiste de 28 ans, s’est lancé l’incroyable défi de relier Lille à Lisbonne… à pied. Son objectif : sensibiliser au harcèlement scolaire et à la grossophobie dont il a lui-même été victime. 70 jours de marche et 2 843 km plus tard, il est de retour le cœur léger, débordant de nouveaux projets à accomplir.
« Tout est possible ». Voici la leçon que Julien a tiré de cette fantastique aventure. Harcelé sur son poids lorsqu’il était plus jeune, il décide de marcher de Lille à Lisbonne pour sensibiliser au harcèlement scolaire et à la grossophobie. En partenariat avec la Ligue contre l’obésité, il entreprend un long périple qu’il partage avec ses abonnés sur Instagram. Sur le chemin, seul avec ses pensées, il rit, pleure, doute parfois, mais va jusqu’au bout. Après plus de deux mois de marche, il arrive enfin à Lisbonne et tient la promesse qu’il avait fait à sa grand-mère : rentrer à temps pour Noël.
« C’est juste un pied devant l’autre ! »
Le 23 septembre, Julien quitte le nord de la France sans savoir ce qu’il l’attend. Des châteaux de la Loire, à La Meseta désertique jusqu’aux falaises du Portugal, les paysages qui défilent le surprennent un peu plus chaque jour. Le soir, il alterne entre le confort des auberges et le camping plus rudimentaire. « Une fois, j’ai dormi dans ma tente, dehors, entre un ruisseau et une centrale nucléaire » raconte-t-il. Si ses pieds sont fatigués, et son dos courbé sous le poids du sac, il ne laisse pas tomber pour autant. Marcher devient mécanique. La douleur passe et les jambes finissent par se soulever toutes seules. « J’étais tout aussi heureux de me coucher le soir que de me lever le matin pour reprendre la route » confie-t-il. Le 10 décembre, après 70 jours de marche et 2843 km parcourus, il arrive finalement à destination. Il l’a fait !
Sur le chemin de l’acceptation
Les moments de solitude du voyage permettent à Julien de réaliser une véritable introspection sur lui-même. « Quand tu es seul, tes émotions sont multipliées par dix » raconte-t-il. Les souvenirs douloureux remontent alors à la surface. « Avant de partir, je pensais m’être remis du harcèlement que j’ai subi au collège. Mais ce n’est qu’une fois arrivé à Lisbonne que je me suis dit : ça y est, c’est fini ». Face à la difficulté, il apprend à se connaître et à appréhender ses sentiments. Peu à peu, il fait la paix avec lui-même et avec le regard des autres. Sur le chemin, il fait la connaissance d’autres marcheurs : « Ces personnes m’ont soigné. C’est presque mystique. À chaque fois, c’était comme une grande claque de sagesse dans la gueule ». De retour dans sa région natale, Julien ne compte pas s’arrêter là. « Cette aventure a remis en cause tous mes plans de vie » raconte-t-il. Ayant fini ses études de communication, il envisage de bouleverser ses perspectives de carrière. Un marathon, une descente des fleuves de France en canoé, et même une randonnée autour du Mont Blanc, les projets ne manquent pas pour cet accro au sport, toujours en quête de dépassement de soi.