Plus de 16 000 visiteurs ont fréquenté ce week-end l’international Lille Tattoo Convention. Créé en 2016, ce festival rassemble chaque année près de 500 exposants. Zoom sur le tatouage, aujourd’hui pleinement démocratisé.
Une marque indélébile qui vous colle à la peau toute votre vie. Le tatouage est un art dont les artisans repoussent les frontières de la créativité. Longtemps perçu par notre société occidentale comme un signe de reconnaissance et d’appartenance, le tatouage réservé à une certaine population (marins, artistes etc.), se diversifie au profit d’un attrait croissant pour cet art permanent.
Même Miss France à le droit d’être tatouée !
Plus de 18% des Français étaient tatoués en 2018 contre 10% dix ans plus tôt. C’est ce que révèle l’étude menée par Annabelle Boutet-Diéye et Aurélie Seznec, en 2019. Julia Milly, co-organisatrice de l’International Lille Tattoo Convention, constate cette nette évolution : “on voit que cela à évolué en terme d’influence, on a eu plus de 20 000 visiteurs l’année dernière soit un record. Il y a une forte communauté, et on peut voir aujourd’hui aussi bien des familles que des passionnés ou des néophytes”. Si les plus tatoués restent avant tout les moins de 35 ans (29% avouent porter un tatouage) cette mode touche de plus en plus de corps de métier, comme en atteste la récente ouverture de la police nationale au port du tatouage. “Il y a 10 ans on était beaucoup plus restreint notamment en termes de clientèle. En une décennie l’évolution est impressionnante, aujourd’hui vous avez des gens qui sont tatoués de la tête au pieds et qui ne sont pas empêchés dans leurs métiers” nous explique tout en piquant le torse d’un militaire, Neeo’k, artiste au style géométrique et sombre appelé “ornament ”. Tout en continuant à piquer, il explique cette différence dûe au changement de clientèle. Si aujourd’hui le tatouage est devenu une mode, il regrette qu’il y ait moins de passionnés intéressés davantage par le style du tatouage ou à l’artiste qui l’exécute.
Un rendez-vous international, tremplin pour de nombreux artistes
Les artisans de cette discipline, longtemps considérés comme de simples prestataires underground, sont aujourd’hui recherchés dans le monde entier pour leurs créations. Des événements, tels que des conventions internationales, sont plus que nécessaire pour la promotion et la visibilité de leurs œuvres. “À partir du moment où l’on fait une convention, celle-ci nous ouvre les portes pour d’autres. C’est un peu comme des échelons à gravir. On peut gagner en notoriété et en visibilité et c’est surtout ça qui est incroyable.” nous explique l’artiste Neeo’k. En observant seulement l’évolution de ce festival, les organisateurs ont vu une évolution du nombre d’exposants, notamment à l’international. Ils sont aujourd’hui près de 500 à vouloir participer à ces événements, du Japon au Chili. “C’est un univers qui réunit à la fois l’encre, mais aussi la sérigraphie, le style. La diversité des techniques, des univers, permet aujourd’hui de trouver des artistes pratiquant aussi bien du tatouage traditionnel que du “kawaï” ou encore du tatouage nippon. Mettre en valeur ce travail unique, rappeler que c’est un art, est important”. Un ensemble de palette qui montre la multiplicité de la création dans ce secteur, selon Julia Milly.