Alors que le livret A était plafonné jusqu’à présent à 3%, le gouvernement a annoncé que le taux d’intérêt annuel pour ce dernier sera fixé à 2,4 % d’ici le 1er février 2025. Si la question de la réforme des retraites est encore d’actualité, les conséquences de la mauvaise gestion de la dette commencent peu à peu à se faire sentir sur l’épargne des français.
C’était attendu et cela n’a pas fait exception à la règle, l’économie française est le premier perdant de la mauvaise gestion de la dette française. Selon les chiffres du gouvernement, la dette publique s’établit au second semestre 2024 à près de 3 228,4 milliards d’euros (d’après la dernière publication de l’INSEE en date du 27 septembre 2024), soit 112 % du PIB. L’instabilité politique dans le pays, l’absence de réforme structurelle permettant de réduire considérablement les dépenses ainsi qu’un manque d’investissement flagrant dans des secteurs clés (recherche scientifique, éducation, santé publique, sports, environnements…) peuvent expliquer un certain déclassement économique de la France au niveau international.
Par exemple, la France fait parmi les pays européens qui peinent à investir dans la recherche et le développement avec seulement 2.27% de son PIB(en 2022), loin dernière les préconisations européennes inclues dans la signature du « Pacte pour la compétitivité », souhaitant atteindre le taux de 3 % du PIB à la recherche et au développement. Bien que la France soit habituée à présenter un bilan négatif en terme de déficit budgétaire, ce qui inquiète les économistes est que le remboursement de la dette française atteint désormais des sommets jamais atteints sous la Ve république. En effet, les intérêts payés par la France représentent un coût faramineux dans le budget de l’Etat. Aujourd’hui, la charge budgétaire de la dette représente à elle seule environ 50,9 milliards d’euros d’intérêts à payer pour l’année 2024, soit le second budget de l’Etat après l’Education Nationale (80 milliards).
L’épargne des Français, victime collatérale d’une gestion délicate de l’inflation
Avec la chute de l’inflation durant l’année 2024, le gouvernement cherche à faire des économies par tous les moyens. Si ce dernier reste un placement compétitif, il s’agit néanmoins de sa plus grande baisse depuis 2009, soit une regression de près de 20%. Le placement préféré des français, avec 8 français sur 10 qui possèdent un livret A, subit ainsi une perte d’attractivité qui inquiète une partie de la population, soucieuse de voir leur épargne durant la crise disparaître.
La chute du livret A à 2,40% d’ici le 1er février est un coût dur pour le portefeuille des français, particulièrement pour la jeunesse française qui peine à mettre de côté à défaut de pouvoir finir les fins de mois. Rappelons qu’aujourd’hui, deux tiers des étudiants sont obligés de travailler en parallèle de leurs études et que 1 étudiant sur 2 est obligé de se restreindre le midi pour finir sa journée en positif. Ainsi, l’endettement de la France et les multitudes crises économiques ne permettent pas aux Français d’épargner, malgré qu’elle dispose d’un capital monétaire considérable avec près de 6000 milliards d’euros pour l’ensemble de la population métropolitaine.
L’investissement en bourse, une solution inexploitée ?
Aujourd’hui, l’épargne des français n’est pas véritablement exploité. Les deux tiers de leur économie sont placés sur des comptes bancaires, ou sont plafonnés en épargne réglementée (assurance vie, livret d’épargne). C’est une épargne qui est décrite par les spécialistes comme peu rémunératrice. Une étude réalisée par le Conseil d’analyse économique (CAE) illustre que les deux tiers de l’épargne pendant la période Covid a été utilisée par les 20% des Français les plus aisés. La propension à l’épargne dépend du niveau de revenu de chaque individu. Selon les chiffres de l’INSEE, les 20% de Français les plus riches mettent en moyenne 28% de leur revenu disponible brut de côté, soit un montant moyen annuel de près de 16 000 euros. À l’opposé, les 20% de Français les plus modestes enregistrent un taux d’épargne de 3% de leur RDB, soit 350 euros annuels.
Avec l’augmentation drastique de la dette française durant la crise Covid, passant de 98% à 112%, soit 5% du PIB, rien n’est exclu que le gouvernement ne puisse pas puiser directement dans l’épargne des français pour rembourser ses intérêts. Les solutions sont toutefois possibles pour la jeunesse française. La première évoquée est l’investissement d’un capital en bourse. Sur des sommes modestes (centaine d’euros par mois environ pour un premier placement), il est possible par exemple de placer en bourse son argent dans des valeurs dites « défensives » afin de réduire les pertes d’argent et se créer une première marge.
Les secteurs priorisés par les traders sont notamment la grande distribution(Auchan, Carrefour, Lidl), la télécommunication(Free, Orange, SFR, Bouygues) ou encore les grandes groupes pharmaceutiques qui font des marges significatives.(Sanofi par exemple)