Une fouille archéologique dans une carrière a permis la découverte de pas moins de 200 empreintes de dinosaures, dans l’ouest du Royaume-Uni. Une belle avancée pour le monde de la paléontologie et une nouvelle piste de recherche sur l’histoire de ces animaux d’antan.
Un endroit propice aux empreintes
Il y a quelques mois commençait le début d’une fouille archéologique à l’ouest du Royaume Uni, dans le comté d’Oxfordshire. C’est dans une carrière de craie de Dewars Farm qu’un total de 200 empreintes de dinosaures parfaitement conservées sont découvertes. Après l’appel d’un employé du lieu, Gary Johnson, qui avait remarqué d’étranges aspérités sur le sol, une équipe d’archéologues débarque et déblaye minutieusement chaque parcelle de terrain depuis cet été. Le lieu de recherche s’est élargi au fil des mois et n’a pas fini de dévoiler ses mystères. En effet, ce sont des pistes allant jusqu’à 150 mètres de long qui s’offrent aux mains des spécialistes. Et bien que cette carrière fut déjà l’objet de fouilles archéologiques dans les années 90, elle semble abriter encore bien des surprises.
Les empreintes, vieilles de 166 millions d’années, à l’ère du Jurassique, sont idéalement situées. Le lagon chaud et peu profond qui longe la carrière a permis la formation de rives boueuses qui ont facilement imprimé les pas de ces géants. Cependant, selon Richard Butler, paléobiologiste de l’université de Birmingham, il a fallu un événement de plus favorisant la conservation de ces trouvailles historiques : une tempête. Ce phénomène naturel aurait alors permis de recouvrir les empreintes de sédiments et, d’ainsi, les préserver de l’érosion.
Un petit pas pour la paléontologie
Mais que savons-nous de ces dinosaures qui se promenaient dans l’ouest du Royaume-Uni ? Les recherches ont déjà permis de déterminer leur espèce, il s’agirait de sauropodes au long cou, des herbivores, et de théropodes, plus communément appelés mégalosaures, des carnivores. Les sauropodes avaient, en effet, un long cou puisqu’ils mesuraient jusqu’à 18 mètres de long ! Les mégalosaures, quant à eux, n’avaient rien à envier à leurs confrères, avec leur imposante carrure de 3 mètres de haut et de 6 à 9 mètres de long. Pour Eric Buffetaut, paléontologue et directeur de recherche au CNRS, la présence de ces mammifères n’a pourtant rien d’exceptionnel : « Ces espèces étaient présentes dans le monde entier, ce n’est pas propre au Royaume-Uni. Mais les mesures de l’espacement entre les empreintes permettraient d’indiquer la vitesse des dinosaures, ce qui pourrait faire avancer les recherches. ».
Les paléontologues s’attendent à de nouvelles découvertes aux abords de la carrière ou encore sous les couches de craie. Mais pour le spécialiste, cela risque d’être de nouvelles empreintes : « Il est peu probable de trouver des ossements, cela reste particulièrement rare. ». En tout cas, les recherches devront être rapides et efficaces, comme le dit ce paléontologue : « Le site risque d’être détruit puisque la carrière de craie est exploitée. Il faudrait réduire l’activité le plus longtemps possible pour préserver les potentielles futures découvertes. ».
Malgré tout, cette première découverte ouvre, d’ores et déjà, un nouveau champ de recherche quant à la locomotion de ces dinosaures, au plus grand plaisir des spécialistes et des passionnés. Les fouilles archéologiques sont encore en cours mais « L’autoroute des dinosaures » est déjà devenue l’un des plus grands sites du Royaume-Uni.