Certaines études semblent démontrer que la prise de petit déjeuner aurait un impact sur l’épanouissement intellectuel et sur l’attitude des scolaires. Ce constat a‑t-il un lien avec la composition du petit déjeuner ?
D’après le constat de nombreuses études, le saut du petit-déjeuner chez les jeunes semble être devenu plus fréquent ces dernières années (entre 10% et 30% pour la majorité des études). Les principales raisons sont les suivantes : manque de temps, d’appétit, contrôle de son poids, le prix…
Cependant, le petit-déjeuner est souvent décrit comme « le repas le plus important de la journée ». En effet, chez les scolaires, il aurait un effet positif sur la capacité de mémoire et de raisonnement au cours de la journée ainsi que sur l’attitude des élèves. Ces effets semblent aussi varier en fonction de la composition du petit-déjeuner.
Les effets du petit déjeuner sur les capacités cognitives et la mémoire…
La relation entre le petit-déjeuner, les capacités cognitives et la mémoire a fait l’objet de nombreuses études.
Une étude récente menée en Allemagne, publiée par Zipp et Eissing (2019), a analysé l’effet du petit-déjeuner sur les performances mentales d’enfants et d’adolescents âgés de 7 à 12 ans. Les résultats ont montré que les participants qui avaient pris un petit-déjeuner complet et sain obtenaient des scores plus élevés aux tests de mémoire et de concentration par rapport à ceux qui étaient à jeun. Plus précisément, une augmentation de 2,25 dans la capacité de mémoire de travail a été observée chez les enfants prenant un petit-déjeuner régulier.
De nombreuses autres études ont été réalisées sur ce sujet et offrent le même constat, notamment celles réalisées par Benton and Parker (1998). Celles-ci ont abouti à des conclusions similaires, démontrant que le temps nécessaire pour accomplir des exercices de mémoires spatiales et la mémorisation d’une liste de mots est plus court chez les sujets ayant pris un petit-déjeuner par rapport à ceux à jeun (85 secondes contre environ 110 pour le test de mémoire spatiale) Evitez les parenthèses.
Une autre constatation importante émanant des travaux de Lars Lien (2007) suggère que les capacités cognitives et de mémoire sont encore plus élevées chez les enfants et adolescents qui prennent un petit-déjeuner de manière régulière. Les effets positifs semblent alors être renforcés.
Cependant, il convient de noter que l’impact du petit-déjeuner peut également dépendre de sa consistance. A mettre dans la troisième partie
Selon les études de Lopez-Sobaler (2011), citées dans la revue « Petit déjeuner, est-ce utile ?», un petit-déjeuner est considéré comme adapté dès lors qu’il représente au moins 20 % des apports énergétiques de la journée. En dessous de ce seuil, les résultats en termes de raisonnement peuvent être moins probants.
… sur le comportement et l’attitude.
Différentes études ont montré que la consommation d’un petit déjeuner équilibré permettait aux enfants d’avoir une attention plus accrue en classe. Notamment celle d’O’sullivan (2008) réalisées sur 836 adolescents Selon de 13 à 15 ans qui a permis d’évaluer que la qualité du petit déjeuner et en lien avec la santé mentale.
D’après l’étude de Smith (1998), consommer un petit déjeuner régulièrement est associé à un meilleurétat de santé physique et mental et favoriserait la diminution du stress.
Des recherches ont été faites sur l’impact du petit déjeuner dans l’apprentissage et le rendement scolaire des apprenants du primaire à Brazzaville. L’enquête sur le terrain a été menée et la collecte des données s’est réalisée à travers le questionnaire et les interviews directes avec la population cible.
Les résultats issus de cette investigation ont montré qu’environ 72% des encadrants pensent que la prise du petit déjeuner par les apprenants, les maintient en éveil, les motive et booste leurs performances de compréhension des contenus notionnels. De même que, 63% des élèves confirment que les sauts du petit déjeuner seraient le facteur bloquant pour leurs réussites scolaires.
La consommation en particulier de céréales au petit déjeuner a une influence positive sur différents paramètres neurophysiologiques comme la fatigue, l’humeur, la dépression, l’anxiété.
Cependant, des études effectuées en Norvège sur 7343 adolescents en junior high Scholl mettent en évidence le fait que sauter le petit déjeuner est une pratique courante chez les adolescents. Cette absence de petit déjeuner a un impact significatif sur les angoisses et performances académiques. Ces résultats sont d’autant plus visibles chez les garçons que chez les filles.
Toutefois, il faut tenir compte de l’influence des aspects qualificatifs et des facteurs sociaux-économiques.
En lien avec sa composition ?
L’importance du petit déjeuner après une nuit de jeûne est soulignée en raison de son impact sur la glycémie et ses implications pour les performances scolaires et la mémoire. Certaines recherches, telles que celles menées par Benton et Parker (1998) ont démontré que les étudiants ayant consommé une boisson glucosée ont obtenu de meilleurs résultats au test de Brown-Peterson (qui évalue la mémoire de travail et à court terme) par rapport à ceux qui étaient à jeun (75% contre 59%)
Le glucose joue un rôle crucial dans le développement cérébral des jeunes et donc par définition, dans leur apprentissage. Les travaux de recherche de Harry t. Chugani (1998) sur ce sujet nous permettent de constater que le cerveau des enfants de 3 à 11 ans utilise environ 1.8 fois plus de glucose que le cerveau des adultes.
Cependant, il est à noter que tous les petits déjeuners ne se valent pas Par exemple, les boissons chocolatées fournissent plus d’énergie et d’hydrate de carbone que les fruits seuls, tandis que les céréales, notamment celles du type pain complet, muesli et non de type industriel offrent une quantité significative d’hydrate de carbone (52 g de carbohydrate pour 200 g de céréales) et d’énergie (345 Kcal pour 200 g).
Ainsi pour un petit déjeuner maximisant les performances scolaires, les céréales sont identifiées comme une base cruciale. En effet, les céréales contiennent des glucides complexes ansi que des fibres favorisant le maintien des performances cognitives et de l’attention des élèves sur une période prolongée grâce à la régulation et au maintien de la glycémie.
Des ajouts complémentaires peuvent être bénéfiques. L’association d’une boisson glucosée à un petit déjeuner a montré un impact significatif sur les performances selon Benton et Parker (1998) Redondance. Ajouter un fruit est aussi intéressant pour ses fibres régulatrices de la glycémie et ses vitamines essentielles au développement cérébral.
Pour conclure, le petit déjeuner idéal peut difficilement être strictement défini. Ainsi, la prise d’un petit déjeuner de type continental peut tout à fait avoir un impact sur la performance des scolaires.
Bibliographie :
– Zipp, A., Eissing, G., 2019. Studies on the influence of breakfast on the mental performance of school children and adolescents. J Public Health (Berl.) 27, 103 – 110.
– Sincovich, A., Moller, H., Smithers, L., Brushe, M., Lassi, Z.S., Brinkman, S.A., Gregory, T., 2022. Prevalence of breakfast skipping among children and adolescents : a cross-sectional population level study 22, 1 – 10.
– Lecerf, J.-M., Cayzeele, A., Bal, S., 2011. Petit déjeuner, est-ce utile ? Cahiers de Nutrition et de Diététique 46, 30 – 39.
– Wyonch, R., Sullivan, A., n.d. L’engagement de l’Institut à l’égard de la qualité.
– Lien, L., 2007. Is breakfast consumption related to mental distress and academic performance in adolescents ? Public Health Nutr. 10, 422 – 428.
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– Benton, D., Parker, P., 1998. Breakfast, blood glucose, and cognition. The American Journal of Clinical Nutrition 67, 772S-778S.
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– Chugani, H.T., 1998. A Critical Period of Brain Development : Studies of Cerebral Glucose Utilization with PET. Preventive Medicine 27, 184 – 188.
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– Smith AP. Breakfast and mental health. Int J Food Sci Nutr 1998;49:397 — 402