A l’occasion de Noël, la Maison Nord Solidarités (MNS) de Tourcoing-Mouvaux a prévu les grands moyens : guirlandes illuminées, boissons chaudes, ateliers en tout genre, même le Père Noël est descendu de son traineau pour accueillir les enfants sur ses genoux recouverts d’un long manteau rouge.
Il fait froid en ce mercredi 20 décembre. Pourtant, dans trente minutes, près de cent enfants réchaufferont considérablement les bureaux richement décorés de la MNS. Accompagnés de leurs parents ou de leur assistant familial, les chers bambins sont conviés à la fête de Noël, précieuse tradition aux multiples mérites.
Une évasion utile
Leur histoire n’est jamais facile à entendre. Rien que pour cela, les crêpes préparées à la chaîne et les gaufres enrobées de chocolat sont un prétexte suffisant pour les amener à déguster, tous ensemble, le copieux goûter préparé par les travailleurs sociaux. Référents, secrétaires, chefs de pôle ; ils sont à pied d’oeuvre pour saupoudrer la magie de Noël. Bien qu’ils profitent eux aussi de l’ambiance chaleureuse, le travail n’est cependant pas à l’arrêt, au contraire. « C’est une visite médiatisée déguisée, en quelque sorte », confie Juliette — elle-même déguisée en dragon — avant de se remettre au maquillage des nombreux visages juvéniles. Les parents sont là, et entre deux mini-spectacles, un référent paré en Shrek profite de ce court instant pour leur parler du prochain rendez-vous chez le juge. Quoi qu’il en soit, les sourires ont imprégné leur joie sur chacune des lèvres, colorées ou pas.
« Tu as ta carte pour que je la tamponne ? »
A leur entrée, les enfants reçoivent une carte. Sur cette carte, figurent des cases qu’ils doivent tamponner après avoir réussi l’épreuve. Dans la première salle, quatre jeux les attendent. En arrivant au premier, les enfants tombent nez à nez avec une princesse vêtue d’une robe vert sapin. « Le but du jeu est simple, explique-t-elle à ces trois enfants extrêmement concentrés, vous devez prendre le petit anneau juste ici et l’amener jusqu’à l’autre côté du fil, sans jamais le toucher. Vous avez trois essais ». L’un d’entre eux, retroussant ses manches, s’engage. La lumière clignote une, deux, trois fois. C’est fini pour lui, la grimace est visible. L’autre y arrive. Miracle ! « Bravo Evan*, tu es trop fort ! » félicite son père. Arrivé face aux gros pieds de Shrek, Evan* lève la tête. « Tu as ta carte pour que je la tamponne, mon grand ? ». Timidement, il la lui tend. Après quelques lancers dans le panier, dont la tête est justement celle du géant vert, Evan s’amuse, rit, se tourne pour jeter fièrement quelques regards à son père… Soudain, Fiona (la femme de Shrek) fait son entrée. A 16h45, les ateliers se vident progressivement. Le dernier spectacle a eu lieu, les derniers chocolats chauds ont été versés. Au sol, quelques traces de Nutella et des serviettes qui ont servi à en essuyer la gourmandise. Les lumières s’éteignent. Le Père Noël a repris sa course. Il aurait pu aider à tout nettoyer.
*Le prénom a été modifié