Fin novembre dernier, la Métropole européenne de Lille (MEL) avait attaqué en justice Alstom, pour un contrat signé en 2012, concernant le retard de la mise en place du doublement des rames de métro sur la ligne 1, afin de remplacer les anciennes rames de 26m par de nouvelles rames de 52m. Toutefois, ce jeudi 25 décembre, le tribunal administratif de Lille a décidé de rejeter les demandes de la Métropole, car celles-ci concerneraient notamment la continuité du service sur la ligne 2.
Une métropole qui n’a pas dit son dernier mot
Bien qu’ayant perdu cette première bataille, la MEL ne s’avoue pas vaincue pour autant. Damien Castelain, président de la Métropole, regrette les conclusions du tribunal mais reste optimiste quant à la suite des événements. Après le jugement, le président explique que « sans détour, le tribunal reconnaît la responsabilité évidente de la société Alstom dans ce fiasco industriel. J’en cite les termes : ‘Les retards dans l’exécution du marché, essentiellement imputables à la société Alstom Transport, ont désormais atteint une ampleur considérable et risquent sérieusement, ainsi que le soutient la MEL, de mettre en péril, à l’horizon 2025, le fonctionnement normal du métro de Lille. Ni le caractère inédit de l’opération ni la complexité particulière tenant à l’installation d’un nouveau système de pilotage automatique sans conducteur ne justifient de tels retards, alors en outre que des délais supplémentaires d’exécution ont été accordés à la société Alstom Transport ».
Il se réjouit néanmoins « de l’appréciation du tribunal, qui confirme en tout point l’analyse de la MEL. Il aura fallu cette action en justice pour qu’Alstom soit enfin conduit à dévoiler publiquement son dernier projet de calendrier à ce stade, calendrier qui n’envisage pas de mise en service du 52m avant 2026 ».
Il prévient également que « comme nous y invite expressément l’ordonnance, la MEL va engager devant le Tribunal administratif une action en responsabilité contractuelle » à l’encontre de la société Alstom Transport pour obtenir une indemnisation des dommages résultant du retard constaté ».
Une entreprise « pleinement engagée dans l’avancée du projet »
Alstom, loin de l’euphorie de la victoire, dit « prendre acte de la décision du tribunal administratif de Lille qui reconnaît que les prestations d’Alstom concernent uniquement la ligne 1 du métro de Lille, conformément aux termes du contrat ».
Le constructeur garantit « rester pleinement engagé dans l’avancée du projet de renouvellement de la signalisation et du matériel roulant pour la ligne 1 du métro. Ce projet se trouve aujourd’hui dans la dernière phase avant sa mise en service ».
A l’annonce du jugement, Alstom insiste même sur le fait que ce sera une mobilisation « de concert avec les équipes de la MEL et ses partenaires ».