À l’occasion du Mois sans tabac, les campagnes de prévention se multiplient pour encourager les fumeurs à renoncer à la cigarette. Mais derrière chaque décision d’arrêt se cache un véritable combat contre l’addiction. Nous avons donné la parole à ceux qui ont réussi à dire stop.
« J’étais esclave de la cigarette »
Kamel, fonctionnaire portuaire, a commencé à fumer sa première cigarette à l’âge de seize ans. « Les premières taffes c’était pour impressionner les copains aux abords de mon établissement scolaire », se souvient-t-il avec nostalgie. Puis, fumer est devenu une échappatoire afin d’intérioriser ses émotions : « Quand je sentais que j’étais sous pression ou en colère, j’allais fumer une petite clope pour me calmer. Je pouvais en fumer dix dans la journée », explique-t-il.
À cinquante ans, le fonctionnaire a pris la décision radicale d’arrêter la cigarette, dû à son état de santé. Mais son parcours vers l’arrêt définitif de la cigarette a été marqué par de nombreuses périodes de rechute : « J’ai essayé d’arrêter sept fois avant d’y arriver définitivement. J’étais littéralement esclave de la cigarette », confie-t-il. Pour Kamel, l’arrêt définitif de la cigarette reposait d’abord sur le mental : « Ce fut dur, le plus compliqué fut de m’occuper l’esprit pour pouvoir penser à autre chose. Le manque passe au bout de deux semaines mais il faut se battre tous les jours, toutes les heures et toutes les minutes. S’arrêter de fumer, c’est comme jeûner. » Aujourd’hui, il mesure les effets positifs : « Depuis que j’ai arrêté de fumer, je suis en meilleure forme, je dors mieux et je récupère plus vite. Puis j’ai moins de mal à me concentrer au travail », dit-il avec fierté.
Dix cigarettes par jour
Rayan a lui aussi arrêté la cigarette. Son déclic ? Un ami qui a réussi à se sevrer : « Il y a six mois de cela il m’a dit qu’il a arrêté de fumer. Je me suis dit que s’il est capable, alors moi aussi », raconte-t-il. Aujourd’hui cela, fait trois mois qu’il a réduit drastiquement sa consommation. Et contre toute attente après quinze ans de tabagisme, le technicien dans l’audiovisuel exprime un rejet vis-à-vis de la cigarette : « Quand je sens l’odeur de la cigarette, ça me dégoûte ». Si cette décision relève initialement d’un défi, son arrêt est aussi motivé par des difficultés respiratoires : « À cause du tabac, je manquais d’air, lorsque je montais les escaliers je m’essoufflais rapidement, c’était un calvaire ! »
Quand la santé et le portefeuille disent stop
Des problèmes pulmonaires auxquels, Adam, étudiant était lui aussi confronté : « Je ne pouvais plus monter les étages de mon université sans avoir l’impression d’être essoufflé ». Depuis son arrêt, il confie avoir eu envie de fumer à nouveau. Mais ce qui le motive c’est sa santé qui s’améliore : « Je respire mieux et je me sens plus énergique ». Outre les soucis de santé, le coût du tabac pèse également dans sa décision d’arrêter : « En tant qu’étudiant, je fais des économies. Je dépensais une grande partie de mon budget dans un paquet de cigarettes », explique Adam. En effet, aujourd’hui le prix d’un paquet de cigarette coûte 15 euros.
Les résultats du Baromètre 2024 de Santé Publique France 2024 confirment que le nombre de fumeurs quotidiens de 18 à 75 ans a diminué, avec quatre millions de moins depuis 2014.