En 2024, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) annonce une hausse de 1 % des dépenses de consommation des ménages. Derrière ce chiffre se cache une réalité, où certaines passions basculent dans la consommation excessive.
Tous ont en commun une passion dévorante. Sur un court de tennis, dans un salon transformé en musée du football ou devant des matchs de NBA jusqu’au bout de la nuit, ils incarnent cette frontière tenue entre plaisir et excès.
Depuis quinze ans, Juliette vit au rythme du tennis. Ce qui n’était au départ qu’un loisir ponctuel est devenu un engagement quotidien. « Je m’entraîne au moins deux heures chaque soir », confie-t-elle, après avoir enchaîné quelques échanges sur le court. Mais au-delà du temps, c’est aussi un investissement financier. Raquettes dernier cri, cordages remplacés au moindre signe d’usure, tenues pensées pour optimiser chaque geste. Le moindre détail compte, « j’en ai besoin, c’est essentiel pour moi. » Cette exigence personnelle entraîne parfois des répercussions sur son budget. Et même à trente ans passés, ses proches savent que sa liste de Noël contiendra forcément une référence au tennis.
À Lille, dans une petite pièce de son appartement étudiant, Tom a fait de son attachement au LOSC un véritable sanctuaire. Sur les murs, des maillots encadrés. Dans les placards, une trentaine d’autres soigneusement rangés. Entre modèles boutique, pièces portées en match et maillots dédicacés, « chaque maillot a une histoire. » L’un d’eux, signé par Eden Hazard, trône en pièce maîtresse, souvenir d’un après-midi passé à attendre aux abords du centre d’entraînement. « L’argent que je mets dans les maillots ne part pas dans les vacances. Ma copine me le fait suffisamment remarquer », avoue-t-il en riant. Parfois, il reconnaît avoir dépassé les bornes. « Quand je sens que ça va trop loin, je revends. Je ne veux pas me mettre en difficulté. » Sa collection est plus qu’un caprice de fan. C’est un refuge. Un héritage en devenir.
Chez Yann, tout juste quadragénaire, ce sont les parquets de la NBA qui font battre son cœur. « Quand la saison démarre, je ne dors jamais plus de trois ou quatre heures par nuit », confie-t-il, les traits encore marqués par le manque de sommeil. Ce mode de vie nocturne, il le paie parfois cher : fatigue chronique, irritabilité, tensions familiales… Un engouement intense, qui pèse aussi lourd sur le portefeuille. Maillots officiels, produits dérivés à l’effigie de ses équipes fétiches, sans parler des voyages aux États-Unis pour assister aux matchs en direct, « je m’efforce de garder un équilibre, car cette passion exige beaucoup, tant sur le plan mental que financier. » C’est d’ailleurs un rêve qu’il s’offre régulièrement, même si sa femme et ses enfants aimeraient parfois prendre la route vers d’autres destinations.