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    Quatre millions pour les usagers d’Ilévia : un « mea culpa » bien calculé ?

    Le 28 février, la Métropole euro­péenne lilloise (MEL) a annoncé bientôt reverser quatre millions d’euros aux usagers du réseau Ilévia, victimes de per­tur­ba­tions dans les métros en fin d’année 2024. L’objectif : renouer le lien de confiance avec les Lillois. Mais dans le cercle étudiant, cette ini­tia­tive fait débat. En vérité, bien qu’elle paraisse allé­chante, l’offre est bien loin de concerner l’ensemble des voyageurs.

    Cette annonce, beaucoup de Lillois l’attendaient. Après des mois de per­tur­ba­tions dans les trans­ports sou­ter­rains, prin­ci­pa­le­ment causées par la mise en service d’un nouveau pilote auto­ma­tique sur la ligne 1, les élus ont tranché.

    Vendredi dernier, la métropole euro­péenne lilloise (MEL) a indiqué allouer quatre millions d’euros aux 300 000 usagers réguliers du réseau Ilévia, ayant subi ces dys­fonc­tion­ne­ments fin 2024. Ceci « dans un souci d’équité et de recon­nais­sance », afin de « rétablir la confiance des usagers et de renforcer leur atta­che­ment à un service de transport métro­po­li­tain fiable et acces­sible », a rapporté la MEL dans un communiqué.

    À chaque abon­ne­ment, son remboursement

    Pour se faire, la MEL dit mettre en place trois mesures tari­faires, offrant des réduc­tions à – presque – tous les abon­ne­ments. Elle prévoit ainsi « la sus­pen­sion du pré­lè­ve­ment de juin 2025 pour les abonnés per­ma­nents », leur offrant un mois de transport gratuit ; « un mois offert pour tout réabon­ne­ment annuel ou de 10 mois » ; et, « une remise de 50% sur tout abon­ne­ment mensuel souscrit entre le 23 mai et le 22 juin 2025 ». Les deux premières mesures ne s’appliquant qu’aux usagers qui dis­po­saient, entre le 1er septembre et le 31 décembre 2024, d’un abon­ne­ment longue durée en vigueur.

    « Je préfère rester sur mes gardes »

    Pourtant, à cette annonce, tous les usagers réguliers ne crient pas victoire. Les étudiants, grands uti­li­sa­teurs des trans­ports en commun, préfèrent prendre de la distance.

    Julien, en troisième année de médecine, avait un abon­ne­ment permanent jusqu’à fin 2024. Mais quand les galères de métro se sont montrées trop nom­breuses, il s’est mis à bouder Ilévia. « J’ai suspendu mon abon­ne­ment en novembre dernier. Peu importe où je voulais aller, même en partant en avance, j’arrivais en retard. Donc plutôt que de jeter mon argent par la fenêtre, j’ai décidé de m’acheter un vélo. Tant pis pour la pluie et pour le froid. Au moins, j’arrivais à l’heure en cours et aux examens » explique-​t-​il. Si les mesures à venir de la MEL « sont une bonne nouvelle », ce n’est pas pour autant qu’il prévoit de reprendre son abon­ne­ment. « J’ai pris l’habitude de faire mes trajets en vélo et mine de rien, sur plusieurs mois, c’est très rentable par rapport à un abon­ne­ment qui prend de l’argent tous les mois. Au-​delà de ça, j’aime n’être dépendant que de moi-​même. La cir­cu­la­tion des lignes de métro s’est améliorée, mais rien ne dit qu’il n’y aura pas de nouvelles per­tur­ba­tions. Je préfère rester sur mes gardes » confie Julien.

    Juin, un mois qui fait débat

    Rester sur ses gardes… un luxe que tous ne peuvent s’offrir. Amandine, étudiante à l’Université de Lille, habite à Bois Blanc. Avec son abon­ne­ment mensuel, elle se rend quo­ti­dien­ne­ment à Villeneuve d’Ascq, et change régu­liè­re­ment de campus entre deux cours. « Encore la semaine dernière, je me suis retrouvée dans une rame en panne » se lamente-​elle. En retard à ses cours, enfermée à plusieurs reprises dans des métros sans savoir quand ils vont refonc­tion­ner… elle ne peut pourtant pas faire autrement. « Je n’ai pas beaucoup d’alternatives, explique Amandine. Les bus ne couvrent pas tout mon trajet, je n’ai pas le permis, et je ne veux pas faire quarante minutes de vélo à sept heure du matin ». Contre toute attente, éligible à une remise de 50% sur son abon­ne­ment mensuel pour le mois de juin, l’étudiante de dix-​huit ans ne pourra pourtant pas béné­fi­cier de l’offre. Elle s’offusque : « C’est une grosse blague ! Le 23 mai, je ne serai plus à Lille, comme la plupart des étudiants. À l’université publique, nous avons presque tous nos derniers partiels la première quinzaine de mai. Je suis sûre que la MEL a fait exprès d’attendre la fin de l’année scolaire pour s’éviter de payer plus » avance-​t-​elle d’un ton contrarié.

    Dans son com­mu­ni­qué, la MEL ne s’est pas exprimée sur son choix des dates. Elle insiste cependant sur son « soutien concret pour les usagers impactés ».

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