Salon du Vigneron Indépendant : 5 conseils pour déguster comme un vrai passionné

Le Grand Palais de Lille accueillait pour la 26^e fois consé­cu­tive le salon du Vigneron Indépendant. Du 18 au 21 novembre, plus de 500 pro­duc­teurs ont répondu présents afin de faire découvrir leurs derniers mil­lé­simes au grand public. Événement gas­tro­no­mique incon­tour­nable des Hauts de France, il demeure le rendez-​vous à ne pas manquer pour les grands et petits amateurs de vins…

C’est en déam­bu­lant parmi les dif­fé­rents stands du salon que l’on réalise que ce n’est pas parce qu’on aime goûter du bon vin que l’on s’y connaît pour autant. Alors évi­dem­ment, on sait dis­tin­guer le bon du moins bon, le rebutant du médian, l’astringent du gouleyant, mais, dans l’ensemble, on est incapable de repérer le vin rond du charpenté… cépages, terroirs, climats, Grand cru, AOC, AOP et les méandres du voca­bu­laire se perdent dans les esprits novices. 

Ainsi, pour que votre visite de la 27^e édition du salon ne ressemble pas à la décou­verte amatrice d’un musée, on vous propose un guide complet pour res­sem­bler à un réel adepte du vin sans pour autant l’être vraiment.

1. La première notion qu’il est essentiel de maîtriser est celle de cépage. Merlot, Pinot noir, Chardonnay, Sauvignon, telles sont les appel­la­tions cor­res­pon­dantes. Concrètement, le cépage est le type de raisin utilisé. Tout comme il existe dif­fé­rentes sortes de pommes, la vigne connaît elle aussi ses espèces. Ainsi, le cépage se reconnaît non seulement grâce à la forme, la couleur et la texture du raisin, mais aussi grâce à la forme de la feuille de vigne. Désormais que cette notion ne vous est plus inconnue, vous devenez un as de l’ampélographie, soit de l’étude des cépages et de leurs spécificités.
2. « C’est un vin vieilli en fût de chêne ». Combien d’entre nous ont déjà acquiescé à l’évocation de ces termes sans pour autant en com­prendre le sens ? Les fûts sont les grands réci­pients dans lesquels on fait mûrir le vin. Certains sont construits en bois de chêne et donnent à la boisson une saveur boisée qu’il est facile de recon­naître. D’autres sont vieillis dans de grandes jarres en argile. « C’est la plus ances­trale des méthodes d’affinage, ils l’u­ti­li­saient dans la Rome antique » explique une pro­duc­trice du domaine Rémy Fauchey, maison de vin végan dans la région du bordelais.
3. La pro­ve­nance prend elle aussi son sens lorsqu’on sait qu’un vin ne peut être champagne que s “il vient de Champagne Ardennes, un bordeaux s’il vient de Bordeaux, un côte de provence, de Provence. En tout, il existe 17 régions viticoles fran­çaises classées. Les vins provenant de ces 17 régions enre­gis­trées font partie de la grande famille des IG, soit des vins avec Indication Géographique. 
4. Désormais que les connais­sances élé­men­taires en termes de vin sont acquises, on vous propose de quoi faire la dif­fé­rence entre savoir basique et savoir unique. Faire la dif­fé­rence entre un vin sec ou moelleux est une chose. Ici, voici quelques termes qui vous aideront à décrire les sinu­soïdes du goût avec précision. La rondeur est le terme qui sert à décrire un vin dont les saveurs imprègnent la bouche sans attaquer le nez et dont les arômes ne se rap­prochent ni de l’acidité ni de l’aigreur. Le vin rond est le vin facile à boire que l’on marie avec plus ou moins tout. Un vin est dit charpenté lorsque son goût est fort en tanin. Autrement dit, ce terme est utilisé pour décrire des vins forts, puissants. Il s’agit géné­ra­le­ment d’un adjectif mélio­ra­tif qui témoigne d’un équilibre maîtrisé ou d’une structure contrôlée. Enfin on parle d’un vin profond lorsque ce dernier laisse goûter dif­fé­rentes couches de saveurs.
5. Enfin, et il s’agit plus d’un aver­tis­se­ment que d’un conseil, il s’agirait d’éviter les mots acides, “pomme”, ou acétique ; qui, plus que de vous faire passer pour un ignare, vous pré­sen­te­ront comme un malotru. Vous venez de lire les pires adjectifs pouvant décrire un vin, pour un pro­duc­teur, entendre ces termes qualifier son ouvrage est l’allégorie de l’échec. Vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas. 

Finalement, et c’est un détail essen­tiel­le­ment visuel qui n’a a priori rien à voir avec le vin, pour venir au salon du Vigneron Indépendant, le port de la doudoune sans manches est largement recom­mandé. Elle ne vous apportera non pas connais­sance mais prestance, puisqu’au salon, un pro­duc­teur sur deux en revêt une. A titre de consom­ma­tion osten­ta­toire, la veste vous permettra de vous fondre dans la masse – tel le tanin dans la bouteille – et de gagner des points avant même d’avoir ouvert la bouche, que ce soit pour boire ou pour parler.