Le 30 janvier, deux étudiants de l’European School of Political Sciences (ESPOL) ont effectué plusieurs saluts nazis à l’issue d’un événement organisé à Sciences Po Lille. Depuis, les étudiants se mobilisent contre la récente recrudescence des signes à caractère antisémite dans les milieux universitaires.
« Pas de fachos dans nos quartiers ! Pas de quartier pour les fachos ! » Samedi 1er mars, plus de 1 000 personnes étaient rassemblées place de la République pour « manifester contre l’extrême-droite ». Dans la foule, Azenor étudiante à l’ESPOL, venue représenter son école : « Pour moi c’est hyper important de montrer qu’on est présents, et qu’on est pas d’accord avec ça. »
« Je ne pouvais pas rester sans rien faire. » Pour sa première action militante, Viktor, étudiant en L1 à l’ESPOL, a décidé d’organiser un sit-in, qui a rassemblé plusieurs dizaines d’étudiants dans l’enceinte de son école le 06 février dernier.

L’administration ne reste pas sans réagir
L’occasion pour certains professeurs de prendre la parole sur les récents événements. « Je trouve que l’administration a fait tout ce qu’elle a pu » explique Cyril, interrogé sur les bancs de l’université. « Ça faisait du bien de se sentir soutenus » ajoute Amandine. Samedi 1er février, le directeur de sciences po Lille a déposé une plainte contre les deux auteurs des saluts, « pour apologie de crime contre l’humanité ». Une initiative très vite soutenue par Andrew Glenncross, directeur de l’ESPOL, qui a fermement condamné des actes contraires aux valeurs défendues par son école.
Reste maintenant à statuer sur le sort des auteurs des saluts. L’administration de l’ESPOL n’a pour l’instant pas souhaité s’exprimer à ce sujet, les procédures de conseil de discipline étant toujours en cours. Sur les 1570 actes antisémites perpétrés en France en 2024, 192 ont eu lieu dans le milieu scolaire, rappelle le Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ) et le ministère de l’Intérieur. « Pour moi, ESPOL c’est la diversité culturelle » conclut Noah, étudiant en Licence 2. « Ça fait peur de retrouver des gestes comme ça dans les sphères étudiantes, censées être plus éduquées. »
