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    Sarah Van Melick : un pont entre le Maroc et le bassin minier

    L’art pour ques­tion­ner le brassage mul­ti­cul­tu­rel, tel est le crédo de Sarah Van Melick. Installée dans la région des Hauts de France depuis trois ans, l’artiste a récemment clôturé sa dernière expo­si­tion « Double fond », qui avait pour objectif de mettre en lumière la culture magh­ré­bine. Une culture que le Nord ne connaît que trop bien du fait de son passé minier.

    Un jardin d’acclimatation, des tubes de cuivre sur lesquels des visages sont gravés et des plâtres repré­sen­tant un tapis de prières. Voilà ce que pré­sen­tait « Double fond », la première expo­si­tion per­son­nelle de Sarah Van Melick. Nous avons rencontré l’artiste, diplômée des beaux-​arts à Toulouse en 2019 pour en apprendre davantage sur son art mais aussi sur ses objectifs.

    Montrer ce qui est peu repré­senté dans l’art

    Après avoir fait le tour et la pré­sen­ta­tion de son expo­si­tion, Sarah Van Melick est revenue sur les moti­va­tions qui l’ont poussée à s’orienter dans un tel choix artis­tique : « J’ai adopté une culture qui n’était pas la mienne à la base. Une culture qui dispose d’une histoire qui a su me plaire, que ce soit pour ses gens ou son passé. A travers mes œuvres, je souhaite surtout repré­sen­ter l’hybridation entre deux cultures et donner la pos­si­bi­lité aux gens de témoigner ».

    La plupart des personnes per­çoivent l’art comme la repré­sen­ta­tion d’un sentiment intime provenant de l’artiste lui-​même. Les œuvres « témoins » qui mettent en avant des récits et des témoi­gnages ne sont pas encore au centre des intérêts. Mais pour Sarah Van Melick, une véritable émergence de cette forme d’art s’affirme de plus en plus, notamment grâce aux dif­fé­rents témoi­gnages qui émergent aux Cultural Studies. En plus de son activité, l’artiste propose aussi des séances ouvertes au public. La dernière était un atelier de gravure, afin d’offrir un appren­tis­sage mais surtout un moment d’échange. Une occasion aussi pour les visiteurs de prendre conscience de la beauté cultu­relle qui les entoure.

    Un travail de recherche en profondeur

    La plupart des artistes puisent dans leur for-​intérieur pour trouver ce qu’ils sou­haitent repré­sen­ter par la suite. Sarah Van Melick souhaite pousser davantage cet exercice, en repré­sen­tant ce qu’elle découvre au fil de ses recherches : « Ce qui m’intéresse dans mon travail, c’est d’avoir la pos­si­bi­lité de mettre en lumière les récits alter­na­tifs, ceux qui sont oubliés afin d’étudier leur relation avec l’Histoire offi­cielle ». Pour se faire, l’artiste endosse un autre rôle : celui du chercheur. Tel Sherlock Holmes à la recherche du moindre indice, Sarah Van Melick va arpenter les dif­fé­rents mondes de la connais­sance pour ensuite les repré­sen­ter à travers ses œuvres : témoi­gnages écrits ou oraux, archives, ouvrages, archi­tec­tures… toutes les sources sont bonnes à prendre. L’artiste est toutefois consciente que la création de ses œuvres dépend prin­ci­pa­le­ment de res­sources, qui sont parfois dif­fi­ciles d’accès : « Pour faire mes travaux sur le lien entre le Maroc et le bassin minier, j’ai dû trouver des témoi­gnages. Cela a été très complexe de retrouver des mineurs amazighs, j’ai dû passer par de nom­breuses asso­cia­tions. C’était une véritable enquête, un gros travail de forage ». 

    Un travail qui demande donc à l’artiste d’emprunter un chemin ardu, mais qui est ô combien important selon elle pour exprimer son art : « je suis inté­res­sée par le principe de diaspora, ce mélange culturel et his­to­rique me passionne et c’est ce que je souhaite mettre en avant avec mes œuvres ».

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