Près de trois semaines après sa nomination, Sébastien Lecornu fait face aux critiques syndicales et aux divisions à l’Assemblée. Avec un gouvernement toujours en suspens, les organisations de salariés, déçues par ses choix budgétaires, annoncent une grève massive le 2 octobre.
Pas encore de gouvernement, mais déjà la contestation. Ce vendredi, le Premier ministre s’est entretenu avec Le Parisien, où il a présenté les grandes orientations budgétaires prévues pour 2026. Sébastien Lecornu a confirmé qu’il souhaitait répartir différemment la charge fiscale, en augmentant certains impôts et en diminuant d’autres, sans accroître « globalement » les prélèvements. Sur la taxation des plus hauts patrimoines, il reste flou : ni retour de l’ISF, ni adoption de la taxe Zucman, jugée inadaptée par le gouvernement.
Le patronat rassuré, les syndicats désabusés
Très attendues par les syndicats et l’opposition, ces annonces n’ont toutefois pas convaincu. La CFDT, CGT et la CFE-CGC dénoncent un manque de concessions, notamment sur la suspension de la réforme des retraites et la justice fiscale. Quelques ouvertures limitées sont seulement prévues sur la pénibilité et la situation des femmes. Les syndicats pointent également la « langue de bois » et un manque de rupture réelle avec les mesures précédente. D’où l’appel à la mobilisation du 2 octobre, assorti d’assemblées générales pour envisager de possibles reconductions.
Le patronat, de son côté, se montre relativement rassuré. Les mesures envisagées par Lecornu, notamment le maintien d’un cadre fiscal stable pour les entreprises et l’absence de nouvelles taxes sur les grandes fortunes, sont perçues comme un signal de continuité.
L’inévitable motion de censure ?
Les réactions de l’opposition ne se sont pas faites attendre. Du côté de la gauche, le Parti socialiste dénonce le « jusqu’au-boutisme » du Premier ministre et maintient la menace d’une motion de censure, position partagée par Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise. À droite, le Rassemblement national critique la continuité macroniste et juge que Lecornu « va droit dans le mur ». Seule une partie des Républicains se montre plus mesurée, saluant le refus de nouvelles taxes sur les plus riches.
Alors que les tensions s’intensifient, le nouveau gouvernement sera dévoilé début octobre, promettant un automne décisif pour Sébastien Lecornu et son exécutif.