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    Solitude sous le sapin : le défi des fêtes en solo pour les étudiants

    Pour beaucoup, fêtes de fin d’année riment avec retrou­vailles en famille et moments cha­leu­reux partagés autour d’un sapin décoré. Mais pour certains étudiants, cette période prend une tout autre tonalité : celle de la solitude. Contraints par la distance, les finances ou les impé­ra­tifs pro­fes­sion­nels, ils tentent de réin­ven­ter Noël, à leur manière.

    « C’est mon premier Noël sans ma famille. » Hans, étudiant en Master 1 de Droit inter­na­tio­nal à l’Université de Lille, arpentera ce 25 décembre des pavés lillois détrempés, loin des vallées rurales de son Indre natale. « Le prix des trains est excessif. Aller de Lille à Châteauroux coûte entre 140 et 180 euros, et encore, quand les trains ne sont pas complets. »

    Un obstacle éco­no­mique qui s’inscrit dans un contexte plus large. En 2022, une étude de l’Ifop révélait que 14 % des Français passaient Noël seuls. Ce chiffre inclut de nombreux étudiants éloignés de leurs proches pour des raisons éco­no­miques ou logis­tiques. Pour Hans, c’est une décision mûrement réfléchie : « L’argent est le nerf de la guerre ! » Cette année, il choisit de rester à Lille pour tra­vailler et préparer au mieux l’année à venir.

    « La magie de Noël, avec l’âge et l’époque, c’est plus du tout pareil ! »

    Pour le jeune homme, la situation est aussi révé­la­trice de dis­pa­ri­tés ter­ri­to­riales : « Ma ville de diagonale du vide est très mal desservie », explique-​t-​il. « À Lille, je peux trouver un emploi faci­le­ment grâce au réseau de transport. Chez moi, c’est mission impos­sible. » Mais malgré ce constat, Hans garde une attitude réso­lu­ment positive : « Le fait de fêter Noël seul n’est pas une fatalité pour moi, quand on sait qu’on reverra ses proches plus tard. Les vraies personnes à plaindre, ce sont celles qui n’ont ni domicile ni chaleur humaine pendant cette période. » À 21 ans, les contes du Père Noël et de ses lutins ne sont plus qu’un lointain souvenir d’enfance : « La magie de Noël, avec l’âge et l’époque, c’est plus du tout pareil ! »

    Entre deux continents

    Une distance d’autant plus difficile à franchir lorsque notre famille est épar­pillée aux quatre coins du globe. Aissé, 22 ans, étudiante en Master d’études afri­caines à l’Université de Genève, fait face à cette réalité : son père vit en Afrique du Sud et sa mère sur l’île de la Réunion. Alors qu’elle travaille cet hiver, retourner voir sa famille pour les fêtes est prin­ci­pa­le­ment impos­sible en raison du coût élevé des billets d’avion. « C’est la première fois que je passe Noël seule. Ce qui est dur, c’est de voir ma famille se réunir sans moi, surtout qu’ils sont en plein été, et moi dans le froid », confie-​t-​elle, un sourire en coin.

    « Ce Noël seule est le premier, mais sûrement pas le dernier ! »

    Pour Aissé, les fêtes se réduiront alors à leur plus simple expres­sion : « Pas de sapin, pas de déco­ra­tions. Je vais juste me faire un repas un peu amélioré, des toasts, un gâteau, et une bonne viande. » Plutôt que de se laisser envahir par la solitude, la jeune femme l’accueille comme une leçon de vie : « Je pense que c’est formateur. J’aspire à vivre à l’é­tran­ger, ce genre de situa­tions arrivera forcément. Mes parents vivent déjà dans des pays dif­fé­rents, ma sœur va grandir et partir faire ses études. Ce Noël seule est le premier, mais sûrement pas le dernier ! »

    La magie de la solidarité

    Loin de se résigner à l’i­so­le­ment, certains étudiants choi­sissent de tendre la main à ceux qui se retrouvent seuls. Très attachée à la magie des fêtes, Iman, étudiante à l’EFAP Lille l’année dernière, a invité Moulay, un étudiant inter­na­tio­nal ori­gi­naire du Maroc, à partager Noël avec elle. « Les fêtes appro­chaient, et je savais qu’il était loin de sa famille. Noël, c’est une période de retrou­vailles, et je ne pouvais pas le laisser seul. »

    Bien que Noël ne fasse pas partie de leur culture reli­gieuse, Iman souligne que son invi­ta­tion avait un objectif clair : « C’était un prétexte pour se retrouver. On dissocie tota­le­ment ça de la religion. La magie de Noël est partout autour de nous, le savoir seul à un moment où tout le monde est entouré, c’était incon­ce­vable pour moi. »

    C’est dans ce même esprit de partage et de géné­ro­sité que des ini­tia­tives comme celles de Studhelp prennent tout leur sens. Cette pla­te­forme, dédiée à la lutte contre la précarité étudiante, met en relation des étudiants isolés avec des par­ti­cu­liers prêts à les accueillir pour un repas, le 24 ou le 25 décembre.

    Pour par­ti­ci­per, rien de plus simple : un message sur les réseaux sociaux ou sur le site de Studhelp, en précisant sa ville et sa dis­po­ni­bi­lité, suffit à enclen­cher la magie !

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