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    Robert Badinter entre au Panthéon de l’humanité

    Le 9 octobre 2025, la France intro­ni­sera l’ancien avocat et ministre Robert Badinter au Panthéon, jour anni­ver­saire de l’a­bo­li­tion de la peine de mort, quarante-​quatre ans plus tôt. Sa vie se lit comme un combat pour la liberté, la justice et l’humanité.

    Ce 9 octobre, un an après sa dis­pa­ri­tion, la République honore Robert Badinter, l’une de ses grandes consciences morales. Cinq dates clés jalonnent le parcours d’un homme dont la vie, dédiée à la justice et à la mémoire, le conduit aujourd’hui au Panthéon.

    1928 : La naissance d’une conscience

    Robert Badinter naît à Paris le 30 mars1928, dans une famille juive ori­gi­naire de Bessarabie. La guerre bou­le­verse son enfance : en 1943, son père Simon est arrêté, déporté et assassiné à Sobibor. De ce drame naît une convic­tion : aucune loi ne peut se fonder sur la vengeance ni sur la mort d’un homme.

    1972 – 1977 : La genèse d’un combat

    En juin 1972, Badinter défend Roger Bontems, accusé de com­pli­cité dans la prise d’otages de Clairvaux. Malgré sa défense, Bontems est condamné à mort. Le 28 novembre 1972, Badinter assiste, bou­le­versé, à son exécution et celle de Claude Buffet. Ce moment est un déclic : « Je me suis juré, en quittant la cour de la prison de la Santé, que toute ma vie je com­bat­trai la peine de mort. » En 1977, il défend Patrick Henry, accusé du meurtre du petit Philippe Bertrand. L’affaire, très média­ti­sée, suscite l’indignation populaire. Badinter ouvre sa plai­doi­rie : « Moi je vous dis : si vous le coupez en deux, cela ne dis­sua­dera personne. » Après trois jours de délibéré, le jury épargne Henry, qui sera condamné à la réclusion à per­pé­tuité. Une victoire morale : la justice peut être ferme sans devenir ven­ge­resse, et la grandeur d’un avocat se mesure à sa capacité à résister à la pression de l’opinion.

    1981 : l’entrée dans l’histoire

    Le 23 juin 1981, François Mitterrand nomme Robert Badinter Garde des Sceaux. À l’Assemblée, il proclame : « Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue. » Le 9 octobre 1981, la peine de mort est abolie. Le 4 août 1982, la loi dépé­na­lise l’homosexualité, affirmant que la République protège la dignité de tous.

    1992 : le Vél d’Hiv”, le cri de la fidélité

    Le 16 juillet 1992, lors du 50e anni­ver­saire de la rafle du Vél’ d’Hiv, Badinter, devenu président du Conseil consti­tu­tion­nel, accom­pagne François Mitterrand, président de la République. À l’arrivée, des huées fusent, pro­tes­tant contre les récentes décla­ra­tions du président refusant la res­pon­sa­bi­lité de la France. Furieux, Badinter s’avance et s’exclame : « Je ne demande que le silence que les morts appellent. Taisez-​vous ! » Sa voix impose le respect. Il rappelle que ce lieu n’est pas un théâtre politique mais un sanc­tuaire de mémoire, où fidélité à l’histoire et justice envers les victimes vont de pair.

    2025 : le rendez-​vous de la postérité

    Robert Badinter s’éteint le 9 février 2024, à 95 ans. Ce jeudi, il entrera au Panthéon, aux côtés de Voltaire, Victor Hugo et Simone Veil. La République y célèbre l’homme de parole, le sage et le témoin fidèle de l’histoire.

    Qu’est-​ce que le Panthéon ?

    Situé dans le 5ᵉ arron­dis­se­ment de Paris, il est le monument emblé­ma­tique où la République honore ses grands hommes et femmes. Philosophe, écrivain, militant ou politique, ceux qui y entrent sont reconnus pour avoir marqué l’histoire de France par leur enga­ge­ment, leur courage ou leur génie.

    Le Panthéon de Paris, situé dans le 5 arron­dis­se­ment de la capitale © Camille Gévaudan

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