En l’espace d’un mois, Valentin Vacherot a bouleversé la hiérarchie du tennis mondial. Le Monégasque a bondi de la 204e à la 30e place au classement ATP. Un ascenseur fulgurant, fort d’une victoire au Masters 1000 de Shanghai et d’un quart de finale à Paris. Son premier titre en carrière fait désormais naître de grandes attentes autour de lui.
C’est sans doute ce que vous diront tous ceux qui rêvent de se lancer sur le circuit professionnel. Le tennis, c’est un rêve exigeant, souvent impitoyable. Difficile de s’en sortir, de viser la trace d’un Federer, d’un Nadal ou d’un Djokovic. Difficile aussi de vivre de sa passion, de voyager à perte, de se battre chaque jour sans garantie de réussite.
Parti quatre ans aux États-Unis, Valentin Vacherot a jonglé entre tennis universitaire et études en administration des affaires et management du sport. Une précaution intelligente, au cas où le tennis ne marcherait pas. De retour en Europe, il a retrouvé la dure réalité du circuit secondaire, faite de tournois anonymes, de voyages interminables et d’une solitude pesante. Dans ces instants, on doute, on se questionne, on se demande si le rêve en vaut vraiment la peine. Et lorsque les efforts finissent enfin par payer, une blessure vient tout arrêter. La vie d’un tennisman est tout sauf un conte de fées.
L’heure de la révélation
Puis, début octobre, tout bascule. Arrivé en Chine sans grande ambition, Valentin Vacherot ne devait même pas prendre part aux qualifications du Masters 1000 de Shanghai. Le destin en a décidé autrement. Des désistements successifs lui offrent une place qu’il saisit sans hésiter. Il passe les qualifications et crée la surprise dans le tableau principal. Délivré de toute pression, il déploie un tennis audacieux, libéré, instinctif. Match après match, il écarte Alexander Bublik (17e), Holger Rune (11e) puis, apothéose, l’icône Novak Djokovic. En quelques jours, le Monégasque fait chuter les têtes d’affiche et atteint la finale face à son cousin Arthur Rinderknech, une rencontre qu’il finira par remporter en trois sets (4−6, 6 – 3, 6 – 3). Une histoire de famille qui ajoute une touche singulière à ce conte déjà incroyable. Son triomphe à Shanghai restera gravé comme l’un des plus beaux récits du tennis moderne. Au-delà du trophée, c’est son émotion lors du discours final qui a touché le public, sincère et profondément humain.
Porté par ce nouvel élan, Vacherot arrive à Paris avec un tout nouveau statut. Dans le nouvel écrin de Paris La Défense Arena, il séduit le public français, lui le Franco-Monégasque encore méconnu du grand public. Dix victoires consécutives en Masters 1000 plus tard, sa série prend fin en quart de finale face à Félix Auger-Aliassime. Lucide, il fait l’éloge de son adversaire après le match : « Ça me donne envie de jouer comme lui ». Des mots simples, mais révélateurs d’un état d’esprit sain.
Aujourd’hui, Valentin Vacherot n’est pas seulement une belle histoire du monde sportif. Il incarne un homme qui a douté, souffert, persévéré et qui a fini par triompher. Il ne faut jamais abandonner. À l’aube de l’Open d’Australie, il s’apprête à découvrir le rôle de tête de série, symbole d’une ascension fulgurante et promesse d’un bel avenir.