À Paris, la livraison est devenue un pilier de l’économie. Les camionnettes qui tournent sans cesse dans la capitale se cherchent un remplaçant.
Click, Scroll, Acheter, Régler. En quatre étapes, depuis chez vous, vous voilà devenu propriétaire de cette chemise en lin. Cette machine dont vous venez d’activer les engrenages, utilisée par plus de 90 % des Français, s’appelle e‑commerce. Son fonctionnement repose sur une logistique bien rodée, basée sur l’utilisation de véhicules polluant dont l’utilisation a augmenté de 57 % depuis 1990. Alors que les métropoles bruyantes et polluées attirent de moins en moins, il est devenu indispensable de changer de modèle. C’est le vélo qui apparaît comme le futur champion de la livraison. Silencieux et durable, le deux-roues séduit aussi par son efficacité. La cyclo logistique jouit néanmoins d’une mauvaise presse suite aux dérives de Deliveroo et Uber Eat. En parallèle, un nombre important d’entreprises vertueuses qui font du vélo la clé de voute de leur activité, notamment à Paris.
Remplacer le capitalisme par une bonne sieste
C’est le cas d’Olvo. Cette coopérative parisienne a décidé de lier social et économie durable. « On change de paradigme, explique l’un, tandis qu’une autre montre avec fierté le panneau d’entrée : « Remplacer le capitalisme par une bonne sieste ».
Comment bousculer le modèle établi ?
« À la base, confie Willem, commercial d’Olvo, les seuls investisseurs de la coopérative sont les sociétaires, qui sont les salariés qui acceptent de mettre une partie de leur salaire dans l’entreprise », continue-t-il. Ce mécanisme n’est pas anodin. Il fait des salariés qui le veulent des investisseurs. Résultat : les salariés ont un pouvoir de décision, un intéressement sur les revenus de l’entreprise, et un accès libre à l’information « jusqu’au grilles salariales des collègues ».
Remettre en cause le modèle de l’activité unique
« On ne fait presque pas de marge sur la livraison », glisse Willem. Olvo a trouvé la parade : diversification. Création et vente d’un dispatch, sous-location d’espaces dans l’entrepôt, ou encore réparation de vélo. C’est là que Niels présente sa « bat cave », où, loin du reste du monde, lui et ses vélos permettent à la coopérative de rouler.