Face au froid et à la baisse de luminosité, les Français sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les compléments alimentaires pour renforcer leur organisme. Mais ces produits sont-ils réellement efficaces ?
Des produits toujours plus attractifs
Dès l’hiver arrivé, les étals de pharmacies se garnissent de flacons colorés et de boîtes promettant vitalité, sérénité et immunité renforcée. Que ce soit en gélules, en ampoules, en comprimé, ou en bonbons au goût fruité, les compléments alimentaires séduisent un public de plus en plus large. Leur prix varie généralement de quelques euros pour les produits d’entrée de gamme à parfois plus de 75 € pour des formules premium. Selon l’Anses*, un Français sur quatre en consommerait régulièrement. Parmi eux, Julie, 22 ans, étudiante en droit, raconte avoir adopté cette habitude saisonnière : « Depuis deux hivers, je fais des cures de zinc et de vitamine C et j’ai l’impression d’être moins fatiguée que les années précédentes. »
Nez qui coule, maux de gorge et fatigue sont des signes fréquents d’infections virales. En hiver, ces symptômes apparaissent plus souvent, le froid et le manque de lumière affaiblissant les défenses immunitaires. Pour les renforcer, la vitamine D est souvent recommandée. Pour lutter contre la fatigue, on vante les bienfaits du magnésium. Quant à la vitamine C, elle reste la star des produits censés tonifier l’organisme. Chaque besoin semble désormais trouver sa solution en flacon.
Un complément pas un substitut
Pour Romain Cruypenninck, docteur en pharmacie à Lille, les compléments alimentaires doivent avant tout être envisagés comme un appoint, et non comme une solution miracle. « Comme son nom l’indique, le complément alimentaire doit être un apport à un régime alimentaire adapté. Si on se base uniquement sur eux, sans veiller à son alimentation ni à son train de vie, les effets seront plus faibles, voire inexistants. »
Le pharmacien appelle également à la vigilance face au risque de surdosage : bien qu’ils ne soient pas considérés comme des médicaments, les compléments alimentaires peuvent avoir des effets néfastes s’ils sont consommés en excès. « Pour la prise de collagène, par exemple, plus vous en consommez plus vous risquez de développer une insuffisance rénale », avertit le professionnel de santé. Une mise en garde que partage l’Anses, qui rappelait en mars dernier que ces produits doivent être utilisés uniquement sur recommandation d’un professionnel et qu’il convient de se méfier des promesses « miracles ».
Un statut à part entre aliment et médicament
En France, les compléments alimentaires sont encadrés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCR). Mais les fabricants n’ont pour autant pas l’obligation de prouver l’efficacité de leurs produits.
*Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, du travail.