Le Super Bowl pour les nuls, avec Benjamin Bernard

Dans la nuit du dimanche au lundi 10 février a lieu la 59^e édition de la finale du cham­pion­nat de football américain qui opposera les Chiefs de Kansas City aux Eagles de Philadelphie. On appelle cela le Super Bowl. Le match se déroulera sur la pelouse du Caesars Superdome, à la Nouvelle-​Orléans. On vous explique comment ça marche…

C’est la fin du week-​end. Vous êtes assis sur votre canapé et vous changez inlas­sa­ble­ment les chaînes de la télé­vi­sion. Les yeux rivés sur l’écran, vous pensez à votre début de semaine chargée et forcément vous regrettez de veiller si tard car le réveil du lundi matin va être difficile à supporter. Et là, à un peu plus de minuit sur l’horloge, vous regardez M6 ou Bein Sports et vous êtes inter­lo­qués par des hommes casqués aux gros muscles qui se disputent le cuir sur un terrain très différent du football. Bienvenue dans le monde de la NFL. Alors si vous voulez passer pour une personne cool devant vos collègues demain à la machine à café, on va vous expliquer quelques rudiments du football américain avec Benjamin Bernard, jour­na­liste spé­cia­lisé en NFL sur Bein Sports.

Déjà, on va commencer par les bases. Le match se déroule en quatre quart-​temps de 15 minutes. Le terrain mesure 100 yards de long et 53 yards de large. 1 yard repré­sente environ 0,9 mètre. Chaque « franchise » est composée de 53 joueurs, mais seulement 11 d’entre eux sont en action pour une phase. Une équipe attaque, une autre défend. Celle qui a le ballon doit en quatre ten­ta­tives avancer de 10 yards, sinon l’autre reprend la main. L’objectif principal est de marquer un « touchdown » dans la zone d’en-but. Pas besoin d’aplatir, juste s’y retrouver est suffisant. Un touchdown marqué repré­sente 6 points. Après cela, il existe les trans­for­ma­tions. 1 extra point pour un ballon frappé entre les poteaux, ou 2 points en tentant de remarquer un touchdown depuis la ligne des 2 yards adverses. La dernière pos­si­bi­lité est le « field goal » (sorte de pénalité) qui vaut 3 points. C’est le kicker qui se charge de convertir, comme une pénalité au rugby.

Si vous semblez un peu perdu, n’ayez crainte. Benjamin Bernard rappelle : « il faut oublier cette barrière qui est prin­ci­pa­le­ment causée par la dif­fé­rence de culture sportive. Il y a évi­dem­ment des milliers de choses à savoir et découvrir dans le foot US. Mais avec quelques règles de base, on peut largement apprécier un match et le spectacle. Le reste vient avec le temps ».

Le match : Chiefs vs Eagles

Maintenant que vous êtes un expert, passons aux choses sérieuses : le match. Les Chiefs s’opposeront aux Eagles pour tenter de remporter le célèbre Trophée Vince-​Lombardi, légende de ce sport. Apprenons à mieux les connaître avec notre spécialiste.

Les Chiefs de Kansas City : « Les Chiefs sont incroyables. Cette capacité à rester au sommet, à se réin­ven­ter, à gagner même quand tout est compliqué et de plein de façons dif­fé­rentes, c’est excep­tion­nel. Tout n’a pas été simple, mais ils sont encore et toujours là avec la chance de réaliser quelque chose qui n’a encore jamais été fait dans l’histoire de la Ligue. Avant, il ne fallait jamais parier contre Brady. Maintenant, il ne faut jamais parier contre Mahomes, surtout une fois les Playoffs arrivés ».

Les Eagles de Philadelphie : « Leur saison est belle et, surtout, de plus en plus accomplie. Il y a une vraie tra­jec­toire ascen­dante depuis le début de la saison, avec une pro­gres­sion constante dans tous les domaines. C’est l’une des équipes les plus complètes que j’ai pu voir depuis longtemps, chaque com­par­ti­ment du jeu est à la hauteur et peut presque gagner les matchs à lui seul. Et que dire du recru­te­ment de Saquon Barkley… Le move de l’année ».

Un prono ? « Je dirai les Chiefs, de manière très prag­ma­tique, car comme je l’ai dit, une fois en Playoffs, ne jamais parier contre Mahomes. Ils peuvent écrire l’histoire et ils ont l’expérience de ce rendez-​vous, bien plus que les Eagles même si c’était déjà l’affiche il y a deux ans. Idem au niveau du coaching staff, bien plus rôdé à ce genre de rendez-​vous côté Kansas City ».

Un show à l’américaine

Le Super Bowl, ce n’est pas uni­que­ment un match. C’est aussi un show à l’américaine. Tout le monde rêve d’y être. Seuls ceux avec un compte en banque solide avaient la chance d’obtenir une place. Au minimum, il fallait débourser plus de 5000 dollars. Le prix d’un spot publi­ci­taire semble également démesuré. Si une entre­prise voulait 30 secondes d’exclusivité, la note s’élevait à 8 millions de dollars. Un record. Cette année, c’est Kendrick Lamar qui sera l’acteur principal du spectacle de la mi-​temps. Après un passage en 2022 avec Snoop Dogg, le rappeur cali­for­nien connaîtra un moment important de sa carrière. Les plus grands ont passé ce difficile exercice. Michael Jackson en 1992, Madonna en 2011 ou encore Coldplay en 2015. À titre d’exemple, le show d’Usher l’année dernière a été suivi par 123 millions de spec­ta­teurs, soit la plus forte audience de l’histoire de la télé­vi­sion amé­ri­caine. Le tout juste cinq fois lauréat des Grammy Awards aura fort à faire.

Avec cette première expé­rience du Super Bowl, vous allez sûrement avoir envie de regarder la saison NFL en entier. Depuis 2012, Bein Sports a les droits complets de cette grande Ligue. Le groupe M6 a lui récupéré les droits jusqu’en 2026 pour proposer un contenu en clair. Benjamin Bernard souligne, « il y a une vraie pro­gres­sion depuis ⁵⁄₆ ans dans le trai­te­ment et la média­ti­sa­tion du foot US. Les audiences pro­gressent énor­mé­ment. Les réseaux sociaux ont aussi gran­de­ment aidé en per­met­tant aux gens de tomber faci­le­ment et régu­liè­re­ment sur des actions spec­ta­cu­laires qui sont la meilleure pub possible. Il reste évi­dem­ment du chemin à faire, comme avoir un ou des joueurs français en NFL pour encore passer un cap. Mais l’évolution est extrê­me­ment positive ».

Résultat du match

Les Eagles n’étaient pas favoris, pourtant ils ont réussi l’exploit de faire tomber les Chiefs, doubles champions en titre (40−22). La défense de Philadelphie a par­fai­te­ment contenu l’attaque de Kansas City portée par un bien triste Patrick Mahomes. Le célèbre compère du qua­ter­back texan, Travis Kelce est passé com­plè­te­ment à travers de son match. Sa compagne, Taylor Swift, aurait préféré elle ne pas être au centre de l’at­ten­tion lors­qu’elle est apparue sur les écrans géants du stade et que tout le public s’est mis à la siffler. Présent également pour l’é­vé­ne­ment, une première pour un président en fonction, Donald Trump a été accueilli tel un héros.